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La Croix, 27 décembre 1889

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La Croix
27 décembre 1889


Extrait du journal

Tout n’était pas parfait dans la France d’autrefois et cependant le peuple parais sait gai, les visages étaient ouverts; on chantait,, on dansait, à tout propos, ces vieilles danses permises, à la fbis dignes et chastes. Voyageurs, écrivains, auteurs de mé moires contemporains sont unanimes à faire cette remarque : à la campagne et dans les villes, c’était la vie de famille semée de bons et de mauvais jours, menée sans amertume. On n’était pas malheureux; c’est pourquoi la révolution trouva peu d’écho dans la masse de la nation, on vou lait des réformes, pas autre chose. Il fallut un long travail de plumes philosophiques, encyclopédiques et francs-maçonnes, pour persuader à ce bon peuple que désolé, op primé, esclave, il devait se lever comme Spartacus. Ce jour-là, la joie s’envola : l’hirondelle partit au premier jour d’hiver, elle revien dra quand les cœurs et les âmes auront retrouvé le printemps. * Là joie est fille de l’espérance et l’espé rance est un don de Dieu. Comment l’es pérance pourrait-elle être triste? L’avenir lui appartient! La mort ne l’effraie pas, la mort, c’est le commencement de la viel La maladie ne saurait l’abattre, elle prend la maladie du corps pour le remède de l’&me. La séparation, la perte des proches ou de» amis ? Dieu nous inflige cette épreuve pour nous attirer davantage, et puis, on se retrouvera. Les mécomptes de fortune, de carrière; la perte de la situation, tout cela est peu de chose, ces biens dépendent des juifs ! Pourquoi donc être triste ? Pourquoi s’abandonner à l’abattement ? Les larmes de l’amour divin, oui : les saints les ont connues.Les larmes du repen tir, oui: elles sont fécondes; les larmes données aux grandes douleurs quand elles frappent, oui encore, mais les larmes sur soi-même, de la mélancolie, jamais! Les fils de l’espérance sont affranchis de ces larmes-là! ' # Faut-il se navrer des choses de politique? Oui, si nous n’avons pas fait notre devoir ; non, si nous l’avons rempli: nous sommes obligés à l’effort, pas au succès ! Le triomphe ue nous eût point enivrés, la défaite et la persécution ne nous abattent pas. Se laisser abattre, c’est être Vaincu deux fois. , , a * * Qu’il ést bon de dire ces choses au temps de Noël ! Noël c’est le jour de la joie, de la joie dans l’humiliation, l’humiliation ! Un pauvre ehfant naissant dans une étable; Marie, Joseph, les descendants des rois repoussés de porte en porte, dans la ville de David leur père, l’humiliante exigence du dénombrement et du fisc par le con quérant étranger, telles étaient les appa rences. La sublime réalité n’a jamais été mieux peinte que par la sœur Emmerich....

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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