Extrait du journal

Paris, 30 septembre 18$ 1. SUICIDE WJ GÉNÉRAL ROUI.ING R Le général Boulanger s'est suicidé ce matin, sur la tombe de Mme de Bon nemain, en semant un coup de revol ver dans l’crAiït/.' ' Voici, au sujet de cette nouvelle, les dépêches reçues à Paris dans la jour née : Bruxelles, 30 septembre. M. Boulanger est arrivé au cimetière d’Ixelles vers onze heures et demie, marchant lentement, la tète .penchée; il s’est dirigé vers la tombe de Mme de Bonnemain. Les gardiens ne prirent pas garde à ses mouvements, M. Bou langer ayant l’habitude de venir fleurir la tombe de celle qui fut sa compagne dévouée. Subitement, un gardien vit le général tirer un revolver de sa poche, appuyer le canon sur la tempe droite et faire feu. M. Boulanger était tombé raide mort : quand les gardiens accoururent, ils ne purent que relever le cadavre pour le transporter au petit hôtel de la rue Mon loyer. Bruxelles, 30 septembre. Quatre ouvriers qui travaillaient au cimetière, virent, vers onze heures et demie environ, entrer le général Bou langer. Le général se dirigea vers la tombe de Mme de Bonnemain. A midi un quart, ils entendirent une détonation. Ils accoururent et consta tèrent que le général Boulanger venait de se tirer un coup de revolver dans la tête. La balle est entrée dans la tempe et a traversé le crâne. Le directeur du cimetière, prévenu immédiatement, a retiré l’arme de la main crispée du suicidé. Le cadavre a été transporté au dépôt mortuaire du cimetière et de là à l’hô tel de la rue Montoyer. Bruxelles, 30 septembre. Depuis quelques jours, le général Boulanger était d’une humeur plus sombre. Il quitta ce matin son hôtel, vers dix heures, dans un landau attelé de deux chevaux, se fit con luire au cimetière d’Ixelles. Le cocher et le valet de pied ui accompagnaient le général l’attenaient à la porte du cimetière. Il s’est rendu directement sur la tombe de Mme de Bonnemain, s’y est promené longuement autour, puis ti rant de sa poche un revolver de gros calibre, se tira un coup de feu dans la tempe gauche....