Extrait du journal

Roubaix. — Il y a une dizaine de jours, un garçon de recette de la suc cursale du Crédit lyonnais partait faire ses vingt-huit jours. Il présenta au di recteur pour le remplacer pendant son absence un nommé Fleuris Mayot, cabaratier rue du Collège. Les renseignements pris sur le compte de celui ci n’étaient pas mauvais. En sortant du régiment, il était entré dans la douane, puis dans l’octroi ; marié de puis trois ans, père d’un enfant, Mayot démissionnait dernièrement pour gérer son estaminet et faire en même temps les recettes pour plusieurs établisse ments. Avant-hier matin, il partit du Crédit lyonnais avec sa sacoche ; il avait à en caisser environ 150,000 trancs. Il passa chez lui, prévint sa femme qu’il ne rentrerait déjeuner que fort tard, alla chez lui entre une heure et deux heures, demanda à sa femme sa photographie, prétextant que le direc teur l’exigeait de tous les employés pour faire établir des cartes d’identité, et ressortit de chez lui ; depuis on ne l’a plus revu. Dans la soirée ne le voyant pas ren trer, le directeur de la succursale du Crédit lyonnais déposa une plainte. Des agents furent mis en campagne. Mayot n’est pas retrouvé à l’heure qu’il est Hier matin, on a vu les diverses per sonnes chez qui il devait toucher des sommes ; il s’est présenté partout et a encaissé. La femme de Mayot croit que son mari a été dévalisé ; mais le direc teur de la succursale du Crédit lyon nais, que je viens devoir, me dit être convaincu, que Mayot a pris la fuite....