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La Démocratie du Cher, 31 août 1894

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La Démocratie du Cher
31 août 1894


Extrait du journal

IllyflWfWWWMWMBWMMgi «BjMBBBgBMgBgggggi SSBB nuit a été beaucoup plus calme que la précédente. C’est a peine si quelques groupes se sont rendus vers trois heures du matin aux environs de la place du Palais-de-Justice. L’abbé Bruneau aura sans doute pu sommeiller plus tranquillement. 11 n’en sera peut être pas d* même ce soir. On attend M* Dominique, qui doit rentrer cette après-midi à Laval vers cinq heures, et l’on reste convaincu que l’exécution aura lieu demain matin. La population de Laval et des com munes voisines demande que la justice suive entièrement son cours. — Depuis trente ans, je parcours le pays en tous sens, disait ce matin un honorable commerçant,eh bien I jamais les passions politiques n’ont surexcité les esprits autant que la question de cette exécution. C’est l’unique préoccupation de la ré gion, et, ce soir, on verra certainement comme mardi dernier, aux gares voi sines, prendre d’assaut les trains se dirigeant sur Laval. EN VILLE 3 heures 45 soir. — M. Deibler attend l’ordre de procéder à l’exécution de l’abbé Bruneau. Il pense que, dans le cas où celle-ci n’aurait pas lieu demain elle ne saurait dépasser la matinée de vendredi. L’exécuteur ne quitte pas l’auberge où il est descendu. On discute beaucoup dans la ville quelles pourront être les conséquences du sursis. On estime au Palais de Justice que l’ordre de surseoir à l’éxécution n’a eu pour but que d’accorder une satisfac tion légitime au défenseur, Me Domini que qui, depuis le jour où il a assumé la lourde tâche de défendre le vicaire assassin, s’est acquitté des devoirs de sa charge avec un dévouement et un talent auxquels tout le monde rend hommage. D’autres personnes assez nombreuses croient à une commutation de peine. Celles-ci supputent dans ce sens les arguments que l’honorable avocat ne manquera pas de développer avec sa chaleur habituelle devant M. le prési dent de la République. Certains regrettent que l’état de santé de l’évêquedeLaval ne lui ait pas permis de faire une démarche personnelle au près du chef de l’Etat pour le supplier de ne pas envoyer un de ses prêtres, si indigne qu’il fût, à l’échafaud. En somme, on demeure perplexe et on fait des commentaires de toutes sor tes. Le calme le plus grand n’a cessé de régner aujourd’hui en ville. La soirée sera sans doute plus mou | vemeutée, mais des mesures de police sévères empêcheront en tout cas le re nouvellement des scènes qui ont infligé tant de souffrances morales au con damné. Celui-ci reste profondément abattu. Ce matin, cependant, il déclarait à ses gardiens que, le moment venu, il sau rait mourir dignement et avec courage. UN PLACARD Ce matin, M. Cueillez, instituteur a trouvé dans un urinoir de la rue Neuve un placard ainsi conçu : « La tête à Bruneau ou celle de Dominique ». La police a ouvert une enquête pour re chercher l’auteur de cet écrit. Ce pla- i card dénote bien l’état d’esprit des La- | vallais. Le bruit court que définitivement j l’exécution aura lieu demain matin. On | paraît redouter que le condamné, pour ! reculer la fatale échéance, ne fasse au deruier moment des aveux au sujet d’un autre crime dont il est soupçonné d’être l’auteur, bien que l’on n’ait pas retenu ce chef d’accusation contre lui lors du procès. Il s’agirait de l’assassi nat d’un mari et de sa femme, habitant la commune de Livré. LE LIEU DE L’EXÉCUTION ; 5 heures soir, — A quatre heures et I demie, le parquet déclare n’avoir en- j core reçu aucun ordre de M. le ministre j de la justice. Une dépêche adressée de j Paris à un journal local assure cepen- * dant que l’exécution aura lieu demain \ £ matin à l’aube. La place du Palais de Justice, où se \ dressera la guillotine, est plantée de j grands arbres. Elle est entourée de i bornes en pierre reliee par des chaînes. ] Afin de permettre au fourgon qui trans- | portera les bois de justice de pénétrer sur les lieux du supplice, un serrurier {...

À propos

Le journal La Démocratie du Cher est la déclinaison locale d'un journal lancé en 1880 à Montluçon sous le titre La Démocratie bourbonnaise. Le journal est rénommé La Démocratie du Centre en juin 1881. Dans le Cher, le journal La Démocratie du Cher remplace ce même journal en octobre 1881. Il devient La Démocratie en 1894 puis disparaît en 1896.

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