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La Dépêche de l’Aube, 13 mars 1928

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La Dépêche de l’Aube
13 mars 1928


Extrait du journal

LA SECURITE TROMPEUSE Si les conditions de la vie paysanne se sont améliorées depuis la naissance «les grandes industries, il faut savoir que le travailleur des champs ne le doit pas à des réformes radicales de l’édi fice social, mais aux immenses riches ses que la science a jeté en pâture aux hommes de proie, divisant leur activité vers des profits toujours nouveaux. A la faveur d’une tutelle moins lourde, il est résulté que la terre, n’é tant plus la seule source à exploiter, a pu croire à une ère d’émancipation. la? petit propriétaire, le paysan moyen, ont l'illusion d’être à l’abri de la misère eux et leur famille, par ma ladie, revers ou vieillesse, suprême ambition pourtant bien modeste de tous les travailleurs. ■Grossière erreur : ils sont certaine ment les prolétaires les plus favorisés pour atteindre ce but, réaliser cet humble esjxiir, mais ils ne l'atteignent jamais, ils ne pourront jamais l’attein dre, même quand tout va au mieux, tant que la justice n’existera pas. Parce que leur bien-être est dans leur rude tâche : que le bras ou l’outil défaille et tout s’en va. Paysan, qui profite d’heureuses cir constances pour augmenter ton avoir, comme ton frère des villes, il faut bien que tu penses à toi. puisque le régime te vole, te demande toujours sans ja mais rien «lonner. Mais es-tu sur de profiter «les réserves que tu as acqui ses par le travail, aux mauvais jours ? Tu ne sais pas, tu n’as pas les moyens de faire fructifier l'argent guetté par le banquier rapace. Tu lui prêtes de l’or et il te rendra des jetons. Tu sais par expérience que le h!é, prêté au capitaliste (je «lis blé. parce «pie l’argent que tu économise est bien l’expression «te ton effort producteur) donne toujours du pain noir sur les vieux jours, quand il en donne. Alors, quand ton corps est usé ou malade, tu jeûnes en attendant la mort. Ceci est tellement vrai que ri tu es riche (qu’on dit à la campagne) et bé néficie d’une vieillesse virile, après une vie de labeur sans malchance, et «pie tu as cédé les grands outils à tes enfants, tu gardes toujours de quoi occuper ton inlassable activité, c’est vrai, mais aussi la poire pour la soif : une vache, «juelquefois un cheval, quelques par celles de bonne terre et une bassc-c mr souvent nombreuse. Dans ces conditions, ton petit capital amassé est une fiction. On peut donc comparer tes écono mies à une bonne se ma il le, dont la ré colte est toujours mauvaise si ce n'est nulle (prêts d'avant-guerre), car c’est encore la masse des travailleurs qui fait les frais de la dévalorisation con tinuelle de l’argent. Paysan prolétaire, tu dois compren dre que les avantages dont tu disposes par rapport à l’ouvrier parce que tu jfossèdes des outils de travail chers et difficiles à acquérir ne sont qu’un trompe l’oeil à peine capable de flatter l’amour-propre ou la vanité de travail leurs en mal d’émancipation. Il ne peut pas en être autrement dans la société bourgeoise où les puis sants tiennent le peuple en tutelle par...

À propos

Publié entre 1920 et 1948, La Dépêche de l'Aube était un quotidien communiste implanté à Troyes et irriguant l'est de la France. Sous le régime de Vichy, entre 1940 et 1944, il fut sans surprise contraint à la clandestinité.

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