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La Dépêche du Berry, 4 octobre 1936

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La Dépêche du Berry
4 octobre 1936


Extrait du journal

Pour 5t îdborîpua: qu'il ait pu paraître à d'aucuns, force nous est. bien de re connaître que l'accord s'est, fait assez facilement, entre les deux Assemblées, sur le projet monétaire. Sans doute, la Chambre du suffrage universel n’at-elle pas obtenu tout ce qu'elle désirait en ce qui concerne le pouvoir d'achat, et on reconnaîtra, du reste, que s'il eût fallu mettre tout le monde à l'abri des effets possibles de la dévaluation, mieux aurait valu n’en point faire du tout. De son côte, le Sénat, à son grand honneur, ne s'est pas irréductiblement obstiné dans sa manière de voir. Après une nuit de prudentes réflexions, il s’est montré beau joueur et n’a pas boudé à la conciliation. Les non initiés seront portés à croire qu'il a cédé, mais pour qui connaît quelque peu les pratiques de la Haute-Assemblée, on ne sera point surpris qu'elle ne soit point restée tota lement insensible à certains appels. Le Sénat qui, quoi qu’on en dise, n'est . pas modérément républicain, araif, en | effet, une double tâche à accomplir. D’une part, limiter, dans toute la me sure du possible, les effets pernicieux de la dci'aluation ; d’antre part, ne rien faire qui pût aggraver l’état de tension qui rcgr.c encore dans certains milieux. Il y a parfaitement réussi, grâce à la sagesse et à la fermeté de sa Commis sion des Finances. Il n'a pas voulu instituer une sorte de prime à la hausse du coût de la vie, mais il ne s’est point refusé à certaines me sures de réparation, dans le cas où tou tes les mesures concertées pour la sau vegarde du pouvoir d'achat du franc seraient déjouées par les événements. Félicitons-nous donc de l’accord inter venu entre les deux Chambres. C’est le moindre dommage qui pouvait résulter de la mesure à laquelle s’est trouvé acculé le Gouvernement. Et convenons loyalement que rien ne serait encore perdu si tout le monde voulait tirer sur la même corde. Grâce aux projets complementaires concernant les pensions des combat tants, les porteurs de fonds publics, les souscripteurs des bons du récent em prunt et les titulaires de retraitesvieillesse, les plaies les plus saignantes ront pouvoir être immédiatement pan sées. Tout le monde ne sera sûrement point satisfait, mais, encore une fois, il fallait bien sc limiter. Et maintenant que le pays est délivré de ce cauchemar qui, il faut bien le re connaître, le torturait depuis de longues années, maintenant qu’on a eu recours au remède ultime, serait-ce trop de souhaiter que chacun, dans la limite de. ses moyens et possibilités, s’applique à en rendre les effets moins nocifs ? Les gens de toute opinion reconnais sent que si le pays se remet au labeur, dans la paix et la tranquillité, la France peut encore s’en sortir, comme s'en sont heureusement sortis les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Belgique. Serons-nous incapables de suivre res exemples, on bien la leçon qui rient de nous être donnée serait-elle encore in suffisante ? L’avenir nous le dira ; mais c’est notre devoir de crier à tous : atten tion, après cette deuxième saignée — si elle se révèle inefficace — le patient n’aura plus qu’à rendre l’àme ! XXX......

À propos

Fondée en 1893, La Dépêche du Berry était un journal régional suivant une ligne éditoriale de centre-gauche, ou « radicale ». Il paraît jusqu'en 1944.

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