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La Dépêche, 10 avril 1910

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La Dépêche
10 avril 1910


Extrait du journal

Il déclare que les esclaves réussirent, que la table des antiques valeurs est renversée, "que les tables nouvelles oiit amené le' règne des lâches, des sournois,; des dégénérés, et il' invite les forts à reprendre le pouvoir. Mille disciples onit fait écho. Et les hommes intelligents pullulent qui professent que l'humanité, rongée par dix-huit siècles, ' par tes doctrines de pitié et de renoncement, est en pleine décadence. Voyons un peu ce Que dit l'his. toire. Pendant tout le moyen Age, un grand bruit de ferraille emplit le monde. ' On voit sans relâche surgir des hordes forcenées et les débiles périrr. en . masses incalculables. Sans doute, à côté des hommes bardés de métal, '. se trouvent Je piètre et !e moine. Mais ; ils prennent gaillardement part au butin, pa il lardent en prêchant la continence et s'enrichissent eh sanctifiant la pauvreté. Ils forment eux-mêmes un mélange de forts ri, de faibles : les uns s'écartent, les autres entrent dans la mêlée: ceux-ci sont de plats imbéciles, ceux-là d'altières intelligences et de redoutables énergies. En somme" malgré quelques formes neuves, je ne les vois guère différer des sacerdoces ancestraux. Est-ce que la médecine des PeauxRouges, et des plus héroïques, ler griots africains, les prêtres de l'Assyde l'Egypte, de la Grèce et de Rome eurent moins d'influence ? Est-ce qu'ils/ ne guérissaient pas les maux par des arcanes ou des rites, ne prédisaient pas l'avenir et ne se mêlaient pas des grandes comme des petites circonstances de la cité antique ? Ne dévoraient-ils. .pas leur part des innombrables bœufs, porcs, moutons, chèvres, colombes, ramiers rôtis sur l'autel des dieux ? Pontifes, augures, prêtresses, et vous, innombrable clergé de la ville et des champs, votre ruse .'différait-elle notablement de la ruse d'un prêtre catholique? Et quand Rome ouvrait ses livres sybillins, quand la Pythie poussait ses soupirs " prophétiques, quand les pontifes et les épulons présidaient aux repas, sacrés, 'que les féciaux déclaraient la guerre,. que , les augures inspectaient le vOÍl ou le chant des oiseaux, l'appétit des ' poulets, le mouvement des mammifères ou des reptiles, que les airuspices consultaient les viscères des 1 victimes, interprétaient les éclipses et les tremblements de terre, exerçaientils une moindre influence vulpine que tes papes. les évèques, les prêtres et les moines ? Sans doute le N'etzschéen n'ignore pas — et Nietzsche a fort bien vu — que les peuples florissants ou mi &érables comportent, depuis bien ces .millénaires, un haut et un bas clergé. 'des sorciers et des sorcières des prophètes qui vivent de la crédulité, qui préconisent les prières, les recettes, les signes • magiques, les conjurations, pour apaiser les dieux, détruire l'ennemi, guérir du ma.l l'homme et le ,bétail, protéger les récoltes, rendre les femmes fécondes... Directement ou implicitement, ils excitent à compter...
La Dépêche (1870-1944)

À propos

La Dépêche est un quotidien français régional fondé à Toulouse le 2 octobre 1870 sous l’initiative d’ouvriers de l’imprimerie Sirven. Par ses plumes, le journal s’inscrit dès ses débuts dans une mouvance de gauche, Jean Jaurès et Georges Clemenceau y sont très engagés politiquement par exemple, et le journal finit par s’affirmer en faveur de la révision du procès Dreyfus. Maurice Sarraut, membre du Parti radical-socialiste, en devient propriétaire en 1932.

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