Extrait du journal

Il n'en est pas moins vrai que le jugement du conseil de guerre de Strasbourg est bien autrement inique que celui du conseil de guerre de Paris, dans l'affaire Dreyfus, en 1891. Certes, le >geste d'un ministre de la guerre communiquant au conseil, dans la chambre des délibérations, des documents ignorés la défense aussi bien que du ministère public, constitue une violation du droit sans doute unique depuis Richelieu qui dictait lui-même les jugements. Cependant, en appa. rence, les formes légales furent respectées et les textes invoqués à l'appui de la condamnation furent ceux inscrits dans la loi. Il en est autrement dans le jugement de Strasbourg ; il a fallu aux juges une forte dose de restrictions mentales pour en rédiger les considérants et pour déclarer qu'un 0010nel de trente-cinq à quarante ans de services a pd ne pas avoir conscience qu'il violait ouvertement la loi. Je commence à comprendre que la Prusse ne veuille pas des Jésuites ; elle craint la concurrence....