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La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 17 octobre 1915

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La France de Bordeaux et du Sud-Ouest
17 octobre 1915


Extrait du journal

tance de sa pensée, la franchise de ses discours et le bon sens qui me paraît sa qualité dominante. Avec un certain air de sc moquer de tout, c’est bien l’homme qui attache le plus de prix aux .vieilles qualités populaires françaises ci il sait en parler avec le respect le f>lus parfait quand elles sc présentent à ui, — mais c’est aussi le grondeur le plus déterminé qu’on puisse voir. Quand il a bien dit ce qu’il veut dire et lorsqu’il sent qu’on n’a pas pour ses Ïparoles et ses idées ou ses sentiments 'estime qu’il juge leur être due, il ajoute volontiers, d’un air détaché, ces mots, énigmatiques pour les étrangers : « Après tout, vous savez, moi je suis d’Auriol. » Ht ces mots sont une allusion comique à une certaine aventure dont fut le héros son bisaïeul, avant la grande époque révolutionnaire. Ce bisaïeul dt* Jean s’appelait Jean comme lui Ct, comme lui, il était de la jolie bourgade d’Auriol, en Provence, voisine de cette autre aimable petite ville qui s’appelle Koquevaire. Ce Jean d’Auriol d’avent la Révolution était boulanger et, se trouvant un dimanche, pour un achat de farines, à Roque va ire, il se rendit, avec toute la population roquevairoisc, à l’église, pour y entendre un fameux prédicateur. Ce prédicateur, qu’on disait fameux, endormit tout son auditoire, y compris Jean d’Auriol qui, renversé sur sa chaise, fit entendre, à deux ou trois reprises, un ronflement indiscret. Voyant son public endormi, le prédicant irrité lança tout à coup son bonnet dans l’auditoire et, frappant en même temps sur le rebord de sa chaire sonore un coup de poing retentissant, capable de réveiller les morts, il s’écria •d’une voix tonitruant : « Gens de Roaovaire, Roquevairois, vous serez tous...
La France de Bordeaux et du Sud-Ouest (1887-1944)

À propos

La France de Bordeaux et du Sud-Ouest est un quotidien régional de la Gironde fondé en 1887. Ses débuts sont modestes, étant le succédané de La France de Paris, mais il devient progressivement l’un des trois plus importants titres à Bordeaux, de nombreuses plumes de talent participeront d’ailleurs au journal comme Jacques Kayser, Georges Ponsot, ou Jean-François Louis Merlet.

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