Extrait du journal

Nous ne sommes pas en effet des Jérémies clamant que tout est perdu et que la République va disparaître; nous regardons le danger bien en face, nous 1 envisageons avec calme, nous luttons avec toute notre ardeur, mais jamais, à aucun moment, si critique fût-il, nous n’avons été découragé 1 l Et à quelques-uns de nos adversaires fui, parfois, ironiquement nous disent : i< Votre république est perdue; bientôt nous serons triomphants », nous répondons avec tranquillité : « Nous avons vu pion d’autres ennemis que vous!» ; Il y a dix ans, en effet, l’aventure boula n liste ôtait autrement grave. Mais en rappelant ce souvenir une chose nous frappe, c’est la pauvreté d’esprit et l’indigence de ressources des vieux partis. Ils n’ont changé ni de tactique ni de moyens; leur campagne actuelle est calquée sur le boulangisme; mêmes critiques et mômes calomnies, mômes programmes et mômes mots, mômes troupes. On se croirait en 1889 — avec Boulanger en moins. 4 Aujourd’hui comme en 1889, c’est la Ligue des patriotes qui avait pour mission ce manifester dans les rues et, sous le couvert du plus noble des sentiments, de dénigrer lo gouvernement et d’ameuter contre lui toutes les ardeurs et toutes les Laines. • Celte ligue était née d’une idée généreuse. Elfe s’était d’abord donné pour mission do grouper les patriotes qui pensent avec lo plus d’impatience aux provinces tordues; elle semblait vouloir entretenir le feu sacré du patriotisme, mais bientôt elle ne fut plus qu’une coterie politique. Ku lieu de regarder l’Alsace-Lorraine, bile n’a plus regardé que la Chambre et l’Elysée. Elle n est plus qu’un instrument jeux mains do politiciens, et ce rôle, commencé avec Boulanger, s’achève avec Déroulade. ... i Le masque du patriotisme est tombé, lo visage plébiscitaire et dictatorial reste, J’auréole s’évanouit. * Comme en 1889, lo parti qui s’intitule 'liationaliste,plébiscitaire,se prétend républicain. Il emprunte cette affirmation au...