Extrait du journal

*— L'Allemagne, me dit-on, fait la (pierre à meilleur compte que les Alliés. Si le blocus lui occasionne des désagréments, il n'est cependant pas sans avantages. II l'oblige, en effet, à se replier sur elle-même, et à tirer le maximum de parti de ses propres ressources, qui ne sont pas peu de chose. Par Je fait, à part le coton, le cuivre, le caoutchouc et quelques menus articles, il ne lui manque rien d'essentiel. Elle a le charbon et le fer en abondance. Le envol des hauts fourneaux et des usines à gaz, l'alcool des distilleries agricoles lui permettent d'économiser l’essence. Elle sait extraire de l'air atmosphérique autant d’acide citraque qu’il lui en faut, et préparer l’acide sulfurique avec ses minerais nationaux. Etc... Tout cela sans préjudice des stocks méthéoriquement raflés en Belgique, en France, en Pologne, en Serbie. N'ayant plus d'importations à payer, elle garde son numéraire chez elle. Sans doute à opérer ainsi en court circuit, il y a des frictions, des échauffements, des grippales. Mais, quand même, elle peut tenir le coup....