Extrait du journal

Sans doute l’Allemagne a déjà répondu, avec un empressement intéressé, quelle elle adhérait, en principe, au projet Kellog; mais cette adhésion n’est pas sans condition, puisque la réponse allemande rappelle qu’il existe un pacte de Genève et un traité de Locarno dont il y a lieu de tenir compte. Sir Auslen Chamberlain, parlant [ à Birmingham devant VAnglo-brench- I Society, apures avoir, en bon britannique, décoché les phrases les plus sympathiques au projet américain, s’est Dieu gardé, de son côté, de critiquer le contre-projet Briand. Il a affirmé, une fois de plus, sa conviction que l’amitié de la France et de l’Angleterre était un élément essentiel de la paix du monde, la condition nécessaire de la consolidation de la nouvelle Europe, avec une garantie suffisante de sécurité, et il a marqué sans ambiguïté son intention de chercher à accorder et à concilier les deux thèses en présence, celle du Quai d'Orsay et celle du Département d’Etat américain. Enfin. M. Kellog lui-même, mieux inspiré que ne pouvaient le faire supposer les premières dépêches émanant de son entourage, a cru devoir exprimer publiquement, au banquet de la Société américaine pour le droit international, l’opinion que son projet n’avait rien qui le mît en opposition irréductible avec l'état actuel des relations internationales....