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La France, 4 avril 1913

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La France
4 avril 1913


Extrait du journal

Il est tout à fait incompréhensible que les journaux autrichiens fassent montre de mauvaise humeur à l’égard de la France, à raison de notre intervention contre le Monténégro. Le gouvernement français prouve une fois de plus sa vo lonté pacifique. On dit couramment en Allemagne que nous subissons une poussée chauvine et que nous cherchons toutes les occasions de troubler la paix du monde. Or, si nos prévisions ont été trahies par les événements, il est incontestable que nous n’avons perdu aucune occasion de démontrer que nous cherchions à éteindre l’incendie oriental pour éviter qu’un vent du sud-est chassât les étin celles jusqu’à notre frontière lorraine. Les nationalistes français blâment la France de faire le jeu de l’Autriche. En réalité, nous ne faisons le jeu de per sonne. Nous prenons les choses où elles en sont, c’est-à-dire en plein gâchis, et loya lement nous crions aux belligérants : « En voilà assez ! » Ce n’était pas assurément notre inté rêt direct, au début des hostilités, de prendre la défense de la Turquie. Nous savions qu’une victoire ottomane était susceptible de provoquer un dangereux retentissement dans tous les pays où nous sommes en contact avec l’Islam. Mais nous avons toujours placé la tranquillité européenne au premier rang de nos préoccupai ions. La majorité tics Français est décidée à maintenir la France dans la place quelle mérite d’occuper par le monde. Nous ne sommes pas des mégalomanes et notre chant national n’exprime pas le désir, comme l’hymne germanique, de voir notre pays fouler les autres sous ses pieds. Nous n’exigeons que notre droit strict. Notre politique extérieure est purement défensive, exempte de toute idée d’in juste agression. Nous persistons à de mander aux nations européen nes qui nous regardent de tra vers qu’elles veulent bien seule ment nous... donner la paix....

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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