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La France, 11 mars 1914

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La France
11 mars 1914


Extrait du journal

ceux des champs. La loi sur les acci dents du travail concerne les paysans autant que les citadins, ainsi que celles qui ont trait aux retraites ouvrières, aux habitations à bon marché. Les campagnes profitent des caisses de crédit, des coopératives et le pays s’ef force de plus en plus, ainsi qu’il con vient, de ne faire aucune différence entre les travailleurs. Si ceux de la campagne n’ont pas encore obtenu tous les avantages qu’ils désirent, ils peuvent espérer du moins qu’ils ne tarderont pas à en bénéficier f>ar des facilités qu’ils trouveront pour e remembrement parcellaire et pour la création du bien de famille ; le dé grèvement de la terre n’est-il pas, du reste, à la veille d’être voté définitive ment par le Parlement ? C’est ainsi, dit M. Albert Métin, que ta situation du paysan sera rendue plus sûre et que sa possession sera plus certaine. Ainsi donc, les paroles mêmes du ministre du Travail font jus tice de ce sot préjugé qui prétend que les ouvriers des villes avaient été favo risés au détriment de ceux des campa gnes. Rien n’est plus faux, et ces bruits ne peuvent avoir été mis en circulation que par ceux qui ont tout intérêt à amener la désunion entre deux classes de citoyens également intéressantes. Il faut, au contraire, que ces deux clas ses s’unissent étroitement pour n’en plus former qu’une : celle des travail leurs. Qu’importe que le labeur quoti dien soit accompli à l’usine ou dans les champs ? L’agriculture, si utile, ne peut être sacrifiée et, aujourd’hui com me autrefois, c’est toujours Jacques Bonhomme qui nourrit la France. L’indifférence prétendue du gouver nement envers nos paysans est donc un mythe et il faut se féliciter qu’on songe en haut lieu à détruire le mal entendu qui pouvait exister entre les ruraux et les urbains. En faisant ainsi tomber cette barrière fictive, on pré parera l’ère féconde de la collaboration des classes. Il n’est pas d’œuvre plus profitable à cette heure que de dissiper la méfiance, que d’apprendre aux ci toyens à s’estimer mieux en se connais sant davantage. Lorsque les stériles luttes de partis auront pu cesser, lors que tous les fils de la France auront compris qu’ils doivent s’aider les uns les autres au lieu de s’entredéchirer. le Progrès ne trouvera plus d’obstacle et pourra s’avancer d’un pas égal et sûr, apportant à tous les bienfaits de la paix sociale. Supprimer ces rivali tés intestines, ces mesquines jalousies, c’est hâter la réconciliation entre tous les Français, c’est mettre en pratique les idées de justice sociale auxquelles nous restons invinciblement attachés et qui sont l’œuvre d’aujourd’hui, puis que nous les avons mises au premier plan de nos préoccupations politiques et parlementaires. ALBERT PEYRONNET, Sénateur de VAllier....

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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