Extrait du journal

Les manifestations étaient terminées. Les derniers curieux avaient été refoules à l’entrée de la rue Royale, lorsque MM. Paul Déroulède, Le Hérissé, Boudeau, Paulin Méry sortent du Palais-Bourbon. Quelques-uns de leurs amis les sui vent. Ils traversent silencieusement la place de la Concorde. On remarque toutefois un individu très agité qui semble décidé à faire du tapage. A l’entrée de la rue Royale, et malgré l’avis des amis de Déroulède, il crie plusieurs fois : Vive Déroulède ! Une brigade d’une centaine d’agents, ayant à sa tête un officier de paix, ar rive à ce moment. En même temps, l’officier de paix somme Déroulède, Le Hérissé et Bou deau de se séparer. Cette injonction leur fait lever les épaules. Ils continuent à marcher. Les agents entourent alors les députés et leur escorte, composée de cinq ou six personnes. On les arrête et on les mène au poste de la rue d’Anjou. Plusieurs charges sont alors poussées contre les curieux inoffensifs, indignés de cette violence sans exemple. Nous nous rendons aussitôt au poste de la rue d’Anjou avec M. Millcvoye, député de la Somme. L’officier de paix de service refuse de recevoir personne ; il a fait prévenir le ' commissaire de police et la préfecture. A l’heure où nous écrivons, nos amis Kont encore prisonniers à la mairie de la vue d’Anjou. Cette rue est barrée par une double naje de sergents de ville du côté de la rue Saint-Honoré....