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La France, 15 novembre 1871

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La France
15 novembre 1871


Extrait du journal

La note du Journal officiel n’a pas mis fin à la polémique rétrospective qui s’est élevée, sur le point de savoir à quel moment on aurait pu traiter de la paix à de meilleures conditions. Sur une question de cette nature, tou tes les hypothèses sont possibles. Il n’est, certes, pas difficile d’imaginer une solution moins défavorable que celle qui est intervenue ; quand on raisonne sur ce qui aurait pu arriver, on peut en ima giner mille qui eussent été moins dures. Mais à quoi tout cela peut-il servir ? Nous l’avons déjà dit, cela no sert qu'à fournir une matière de plus aux récrimi nations de toute sorte que les partis n’ont que trop l’habitude de se jeter à la tète. Un ancien membre de la majorité, M. Mathieu, et le Constitutionnel soutien nent que, d'après les aveux émanés de M. Thiers et d’autres personnages, la paix faite au commencement du mois de novembre nous aurait imposé des sa crifices moins douloureux que celle con clue à la fin de janvier. Le Journal des Débats intervientjdans la discussion pour faire observer qu’au mois de juillet 1870 la paix aurait pu se faire à des condi tions bien autrement meilleures encore. « Il n’y avait alors, dit-il, qu’à ne pas déclarer la guerre, et nous aurions eu la paix sans sacrifier l’Alsace et la Lor raine et sans payer une indemnité de 3 milliards. » M. Mathieu répondra sans doute que cciLX qui ont déclaré la guerre sont pré cisément les membres de ce cabinet du 2 janvier, arrivé au pouvoir [avec l’appui le plus énergique du Journal des Débats, et dont M. Thiers disait : « Mes idées sont assises au banc des ministres. » Le Journal des Débats répliquera, à son tour, que le système constitutionnel n’a pas fonctionné avec sincérité, et la dis cussion pourra se prolonger ainsi jus qu’à la fin des siècles. Nous ne trouvons aucun profit à des querelles de ce genre, et nous ne voyons pas quelle lumière s’en dégage. Pour être logique et pour être eu po sition d’obtenir un résultat, il faudrait demander la mise eu accusation des hommes du 4 septembre et des hommes du 2 janvier.|Alors, au moins, il y aurait une sanction. Mais disserter sur ce qui aurait pu se produire, si on avait fait ceci, si on avait évité cela, c’est perdre son temps et allumer, en outre, la fu...

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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