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La France, 19 novembre 1878

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La France
19 novembre 1878


Extrait du journal

LE SOUFFLE PACIFIQUE Los nouvelles qui nous arrivent des diverses capitales de l’Europe et les ren seignements recueillis de différents côtés nous permettent de penser qu’un apaise ment général va se produire et que les complications, nées du traité de Berlin, n'amèneront pas un nouveau conflit. Tous les hommes de liberté doivent saluer avec joie cette espérance ; tous les hommes de travail doivent y trouver la confiance nécessaire pour commencer des entreprises commerciales ou industriel les ; et, à ce double titre, la France ré publicaine accepte avec satisfaction les promesses pacifiques que son attitude a contribué à faire naître. La paix est dans l’intérêt de tous les pays engagés dans la question d’Oriont par les événements récents ou par leur situation géographique. La Russie ne peut oublier que près de 600 mille de ses fils ont passé en armes la frontière turque et que 80 mille seule ment rentreront dans leur patrie, sans avoir été frappés par le feu ou terrassés par la maladie. I n demi-million d’hommes russes sont tombés sur la terre envahie, qui garde leurs cadavres, ou ont été évacués sur les hôpitaux î Quel coeur n’est pas ému par ces ef froyables hécatombes ? Que de familles en deuil ! Que de for ces vives perdues ! Que de printemps moissonnés ! Que d’avenirs engloutis ! Le sol conquis s’est vengé cruellement de ses vainqueurs ; et la Russie compte en pleurant ses enfants qu’elle ne reverra plus et qui sont morts loin d’elle. Le czar pèse certainement dans sa con science la balance terrible entre le résul tat obtenu et l’effort dépensé, et il ne saurait se dissimuler avec quel lugubre cortège il comparaîtra un jour devant le tribunal de la jiostérité. La grande erreur du général Ignatiefl a été de croire, parce que l’empire otto man était expirant, qu’il n’y avait plus qu’à le pousser dans l’abime et qu’on l’achèverait aisément. En l’attaquant, on a ranimé les der nières étincelles de sa vie, et, réchauffant le fanatisme musulman, on a rendu à la Turquie une apparence de force....

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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