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La France, 6 mars 1913

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La France
6 mars 1913


Extrait du journal

Tout commentaire serait superflu, comme aussi tout exposé des causes qui ont amené situation si préjudicia ble aux intérêts conjoints de la Nation et de l’Ecole. Le problème esl d’ordre financier et d’ordre moral, et je suis persuadé qu’il se trouvera, au Parlement, une majorité décidée à le résoudre avec la générosité qu’il mérite et l’ampleur qu'il comporte. • Donc, nous manquons de candidats instituteurs ; mais, ce qui est aussi grave, nous manquons d’instituteurs qui acceptent, de suivre leur carrière dans les écoles rurales et qui donnent à leur vie, pour horizon, quelques maisons à l’orée d’un bois, ou l’un de ces jolis villages de nos riantes cam pagnes françaises. Les causes qui font déserter les éco les rurales par leurs maîtres tiennent en partie à l’origine des élèves-maîtres de nos écoles normales. Actuellement le recrutement appartient presque en entier aux écoles primaires supérieu res d’une part, de l’autre aux cours complémentaires et supérieurs des écoles primaires. L’Ecole primaire supérieure dirige évidemment ses meilleurs élèves vers les carrières agricoles, commerciales, industrielles, vers les administrations mieux rétribuées et plus paisibles que renseignement Le jour où nous aurons amélioré la condition des instituteurs, il y a lieu d’espérer que les élèves des écoles pri maires supérieures seront plus portés vers la carrière de l’enseignement que vers les administrations. Mais il ne faut pas nous dissimuler que, à l’heure actuelle, l’école primai re peut nous fournir d’excellents insti tuteurs, grâce à ses cours complémen taires. Je m’honore d’avoir plaidé, en 11910, à la tribune de la Chambre, la cause des cours complémentaires. Le grand public les ignore : on ne sait pas assez que, dans nos meilleures écoles primaires, des instituteurs et institutrices d’élite donnent gratuite ment l'enseignement primaire supé rieur, conduisent leurs élèves jusqu’au brevet élémentaire et jouent déjà dans le recrutement des écoles normales un rôle essentiel comme l’attestent les chiffres de 1912 : 1.050 candidats, 547 reçus, soit plus •du tiers du recrutement. Dans vingt écoles normales, le premier de la liste d’entrée appartient aux cours complé mentaires, et dans la Seine, où se pré sentent en 1912 les meilleurs élèves des écoles primaires supérieures de province et 94 élèves des écoles supé rieures, collèges et lycées de Paris, les cours complémentaires de Noisyle-Sec et Saint-Denis obtiennent le deuxième et le quatrième sur 50 admis «t 154 concurrents. . k® valeur morale des élèves-maîtres issus de nos écoles primaires ne le cè de en rien à leur préparation intellec...

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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