Extrait du journal

n'avait prêté nulle attention au mou vement imprimé à la portière de riche étoffe. Dans son exaltation, son oreille, si affinée d’habitude et toujours aux aguets, n’entendait rien. Elle conti nuait à se sourire devant le miroir, le front empli d'un bourdonnement joyeux, et ses prunelles, d'un bleu vert, de lumière et d’espérance. — Bonjour, cousine, fit Sophia. Je crois, ma chère, que mon entrée a passé inaperçue, tant vous semblez planer au-dessus des choses de ce monde ! D’habitude, lorsqu’elles se trou vaient en présence, elles s'embras saient gentiment avec un gazouillis de paroles aussi affectueuses que fausses. Mais, en cet instant, Sophia n’avait nulle envie d’aller tendre sa joue à la triomphante Flora. Elle dit cependant : — Je viens, ma chère, vous offrir mes félicitations. Vous méritez d'être comblée d’éloges. Elle semblait parler sincèrement. A peine un pli de ses lèvres indiquaitil une légère ironie. Lady Flora éprouva, néanmoins, un sentiment de défiance. Pourquoi, en ce moment, Sophia apparaissait-elle dans cette chambre ? Qu’avait-elle besoin de combler la future mariée de ses félicitations ? Que cachait-elle sous les éloges ? Gomme pour répondre à cette quel tion intime, soudainement MUe Nit zamme s’écria avec véhémence : — Apprenez, ma chère, que j’en ai atstz du rôle que vous m’avez fait jouer jusiu ici Dans moins d’une heure vous serez...