Extrait du journal

» volonté de îc montrer reconnaissants » au peuple qui les affranchit. — Vous » sacrifieriez votre vie pour votre patrie, » dites-vous ? Eh ! bien, cette même » patrie, nous l’aimons tant que nous sacrifierions, quant à nous, jusqu à » son image mortelle et son avoir ter» ritorial ! Plus que vous, mieux que » vous, nous avons conscience du destin » de la France. Elle sera t ternellement » le Çhrist des nations. Quand les » Français ne parviennent pas à faire » triompher le Droit sur la terre, leur » partage est de périr devant son autel. » Sort cruel, mais d’une beauté digne » de nous. Il est beaucoup plus beau » de mourir pour le Droit que de durer » sans lui... » Quelques esprits timides objectaient vainement à ces fougueux doubles Fran çais que ce sont là de pures phrases. Assurément, l’homme généreux meurt pour la justice, mais il prend garde de n’imposer à personne ce dur et sublime devoir. Il ne l’impose pas à son frère, il ne l’impose pas à ses voisins, il l’im pose moins encore à son peuple et à sa patrie A moins d’être un niais, cet nomme sait d’ailleurs que le progrès de la justice est lié au maintien des socié tés. Cette noble entité qui reçoit favora blement le sacrifice des personnes se sen tirait sacrifiée elle même si les Etats imaginaient, à leur tour, de périr pour elle. On voit et on conçoit des sociétés sans justice. Elles sont imparfaites, elles sont pourtant perfectibles ; moyennant quelque effort des âmes vertueuses, l’a venir réserve la floraison du grand bien qui leur fait défaut. Au contraire, ni l’on ne voit ni l’on ne conçoit de justice sans société. La société disparue, il faut dire adieu à tout rêve et à tout es poir de justice. Pour peu que l’organi sation faiblisse, les commencements et les germes de la justice diminuent ; les promesses en sont ajournées au retour de l’ordre qui en est la condition. 1 put ce qui trouble l’ordre est une injustice. La première justice est de le respecter. Personne ne peut donc s’attribuer le droit de tout bouleverser pour une er...