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La Gazette, 16 septembre 1853

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La Gazette
16 septembre 1853


Extrait du journal

« D’ailleurs, ajoute-t-il en s’adressant à ses auditeurs, c’est votre affaire, et il est tout simple que vous en pre niez grand souci. Parmi vous c’est uu proverbe (souvent appliqué à autres choses) que « chacun faisant son mé» tier, les vaches sont bien gardées. » — Il aurait pu ajouter : Et bien vendues. M. Dupin, dans le même discours, a cru devoir re muer encore le vieil épouvantail de )t dîme. Il est assez étrange que ce mot, qui revient dans les malédictions d’une vieille société malade qui ne sait à qui s’en prefidre d’avoir vécu, se retrouve dans les bégaiemens d'une so ciété qui cherche à vivre. Voici l’une des lois de la secte des Mormons dont on a constaté les progrès en Amérique. Ce chapitre se trouve dans un des derniers numéros du Weekly-Uerald : « De tous les fruits de ton champ , de toutes les bêtes de ton troupeau , tu dois un dixième à la maison du Sei gneur ton Dieu et au trésor du roi, afin que le pontife qui annonce la parole du Seigneur, et les serviteurs du roi qui rendent la justice, puissent avoir du pain à manger, et que le pays puisse prospérer.—Si tu n’accomplis pas ce commandement, on ne donnera d’instruction religieuse ni à toi, ni à tes enfans; l'ordre dans la maison du Seigneur sera troublé ; les serviteurs du roi oublieront les lois et jugeront, non d’après la conscience , mais pour de l’ar gent. De plus, le roi enverra ses serviteurs , afin d’exiger de toi ce que tu retiens injustement et ils te le prendront, capital et intérêts ; et si tu résistes , ou te l’arrachera de force.—Quand tu travailles , observe ce précepte, que tu dois un dixième de ton temps au Seigneur ton Dieu et au trésor du roi, selon ton habileté, ton expérience et tes talens. Et n’objecte pas que la maison du Seigneur et celle du roi n’ont pas besoin de tes services. Quiconque en tre dans le royaume, celui-là doit se défaire d’un dixième de ses biens pour que la communauté prospère et fleuris se ; s’il ne le fait pas, il ne pourra recevoir d’héritage, etc. » Cette loi forme douze articles écrits en anglais; les mermous, qui sont des gens très minutieux et très vétilleux, ont calculé que ces douze articles renferment 498 mots et 2,089 lettres. — Si l’on calculait les mots et les lettres avec M. Dupin, ce serait bien uu autre compte! Dans un autre comice agricole, l’un des secrétaires du comité a porté ce toast : « A l’empire des laboureurs ! » Nous avons cru d’abord que la langue lui avait fourché et qu’il avait voulu dire : « Aux laboureurs de l’empire. » Point, et le passage suivant nous prouve bien qu’il s’agit de l’empire des laboureurs et non d’autre chose : « L’empire des laboureurs porte sur son écu l’aigle, l’a beille et l’étoile. L’aigle ne lance plus la foudre; c’est l’emblême de la force qui protège. L’abeille est le significatif du travail, de l’ordre et de l’économie. L’étoile sur champ d’azur promet aux bergers, aux laboureurs, de belles et bonnes journées. Vous le voyez, messieurs, tout, dans ce gouvernement, est en rapport avec l’agriculture, et par la forme et par les faits; donnez au blason de l’empire vos cœurs pour l’aimer, vos bras pour le servir et le defendre, pour support la sape et la charrue, et l’empire des labou reurs défiera les siècles ! » M. A. Dumas, dans ses Mémoires, est toujours à Rabbe — sans oalembourg. — Voici un fragment des dernières pensées de ce malheureux sceptique qui console quelque peu des autres citations que M. A. Dumas a cru devoir faire: « Tu crois cesser d’être, et c’est là tou tourment... » Eh bien 1 qui donc t’a prouvé que tout s’anéantissait en toi ? Tous les âges n’ont-ils pas retenti d’une immor telle espérance ? L’opinion de la spiritualité ne fut pas seu lement un dogme de quelques croyances religieuses ; elle fut le besoin et le cri de toutes les nations qui ont couvert la face de la terre. L’Européen dans les délices de ses capi tales, et le sauvage Américain sous ses huttes grossières, rêvent également leur immortalité ; tous réclament au tribunal de la nature contre l’insuffisfrnpe de la vie. »...

À propos

La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.

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