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La Gazette, 28 août 1851

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La Gazette
28 août 1851


Extrait du journal

POLITIQUE GÉNÉRALE* Les conseils généraux sont à peine réunis , et déjà s’a- j gitent en tous sens les tentatives prorogationnistes. On veut les amener à émettre des vœux en faveur de la ré vision , et l’on s’efforce de faire surtout porter les vœux sur la révision de l’art. 45. Sur cet article se concentre ront tous les efforts, et, si l’on veut bien parler du reste, ce n’est que pour mémoire ou par impossibilité de faire admettre un seul vœu si profondément marqué au coin d’un intérêt individuel. Il semblerait, à voir ce qui se passe, que le surplus de la constitution est irréprochable. N ous n’avons nulle prétention à tracer aux conseils généraux la marche qu’ils doivent suivra, et leur compé tence à émettre des vœux sur une question d’un intérêt aussi grand et aussi universel nous semble parfaitement justifiée par le mandat qu’ils tiennent de la confiance d'une partie notable de leurs concitoyens. Mais, nous devons le leur dire, cette insistance à vouloir concentrer tout l’intérêt de la révision sur un seul article, le moins dangereux peut-être et le plus facilement justifiable de tous, nous semble de nature à éveiller chez eux une juste défiance, si surtout ils veulent bien la rapprocher de cer tains articles publiés dans le cours de celte année par les journaux élyséens. On veut évidemment les faire servir de piédestal, et les conseils généraux sont trop haut placés dans l’estime publique pour pouvoir servir de piédestal à personne. Dans de telles circonstances , en présence des appré hensions qu’on fait miroiter sans cesse devant eux , les conseils généraux, ce nous semble, peuvent prendre une position Beaucoup plus conforme à la dignité du rang social qu’ils occupent et aux véritables intciêts du pays. Si l’échéance de 1852 doit être aussi terrible qu’on l’an nonce , il faut se préparer à la recevoir, et les conseils généraux peuvent beaucoup pour cela. Si le règne de la loi était interrompu au centre , ils se trouveraient, dans chaque département, le seul pouvoir légal, et, lorsqu’il est seul, un pouvoir, quel qu’il soit, réunit toujours l’intégralité delà souveraineté.C’est, à notre avis, surtout dans cette prévision qu’ils doivent délibérer et se tenir prêts. Mais, pour qu’un pouvoir, si légal et si légitime qu’il soit, puisse faire, dans un cas donné, tout le bien dont il est susceptible, il faut qu’il ait la confnnce de ce qui l’entoure, et ceVe confiance peut surtout venir univer selle aux conseils généraux par des mesures d’améliorat on locale. Au lieu de se perdre dans les débats nuageux de la question de révision, question dont les termes peu vent varier d’aujourd’hui à demain, qu’ils s’occupent donc sérieusement des intérêts locaux plus spécialement...

À propos

La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.

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