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La Gironde, 15 janvier 1875

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La Gironde
15 janvier 1875


Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR La séance d'hier, consacrée domine les deux précédentes à In discussion de la loi militaire, a été des plus intéressantes par lu nombre et la qualité des discours prononcés. Et d'abord, le débat s’est rouvert sur l'amendement de M Keller à l’article 2, dont nous avons lait ressortir les graves inconvénients. Vivement attaqué par un ancien officier du génie, le commandant Chupcr, cet amendement a été abandonné par le ministre du la guerre, qui a eu le bon sens de déclarer qu’il renonçait à l’arbitraire de l’état actuel des choses et qu’il acceptait l’intervention du législateur dans la fixation de l'effectif. Un vote par assis et levé l'a aussitôt repoussé pur une majorité de plus de cinq cents voix, et l’article 2 a été adopté. Mais M. Relier ne s'est pas tenu pour battu. Sur l'article 3, qui règle le nombre des régiments et bataillons, leur division eu compagnies et leurs cadres, il a déposé un nouvel amendement dont la disposition principale était que le ministre resterait libre de fixer le nombre des compagnies dans le bataillon. Comme on voit, M. Relier est passionné pour l'arbitraire gouvernemental. Cette fois, il a obtenu l’assentiment et l’appui très énergique de M. de Cissey, qui est intervenu dans le débat ii diverses reprises. Du reste, on touchait au point qui a divisé le plus longtemps la commission elle-même. Aussi la discussion a-t-elle été chaude et brillante. MM. les généraux de Chabron et de Cissey ont parlé dans le sens do M. Relier ; l’autre camp a envoyé à la tribune trois républicains (n’en déplaise au français), le colonel de Chadois, le générât Chareton, rapporteur de la commission de l’armée, et le général Haussier, auquel il est arrivé une singulière mésaventure. M. Haussier, qui est réputé dans l’armée pour Bon audace, son sang-froid et son éclatante bravoure, et. qui s'est conduit en héros pendant la guerre, parlait depuis quelbues minutes h peine en faisant preuve d’une certaine facilité oratoire, quand, saisi par une émotion invincible, il a senti sa voix s’éteindre tt ses idées s'obscurcir. Il a dû abandonner la place : « Le général n’avait pas peur sur le champ de bataille I » s’est écrié, aux applaudissements unanimes de l'Assemblée, M. Buffet qui, une fois en sa vie, aura su ee montrer aussi juste qu’aimable. En somme, les opinions en présence partageaient si bien la Chambre que l'amendement Relier n’a été repoussé qu’à une majorité de 2 voix (327 contre 325). Ce résultat fait craindre que M. de Cissey ne l’emporte aujourd’hui, si, comme il l’a annoncé, il réclame non plus carte blanche, mais le maintien des six compagnies que compte actuellement le bataillon....
La Gironde (1853-1935)

À propos

La Gironde est un quotidien régional fondé en 1853 par Haussmann, alors préfet de la Gironde, et grâce à l’appui Théodore-Casimir Delamarre, propriétaire de La Patrie. Racheté quelques mois plus tard par Gustave Gounouilhou, le journal devient à partir de 1857 anti-gouvernemental, opposé à Napoléon III. Modéré, il devient ainsi une force d’opposition républicaine et régionale, et un produit culturel de large consommation, au point d’être suspendu de deux mois en 1864 et poursuivi en 1869. Il sera remplacé par La Petite Gironde.

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