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La Greffe générale, 15 janvier 1918

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La Greffe générale
15 janvier 1918


Extrait du journal

Bonnes gens qui lisez ceci, ne commencez pas, je vous prie, par pencher la tête, remon ter vos prunelks et descendre les coins de votre bouche afin d’exprimer la compassion. Oui, c’est entendu. Oui, « les blessés de la face sont deux fois blessés », et « il vaudrait mieux n’avoir qu’une jambe mais un nez complet ». Nous savons cela, et toutes les autres bonnes petites phrases que votre âme charitable vous suggérera. Vous avez bon cœur. On le sait. Et ils le savent, eux, les blessés. Ils savent même que vous direz avec une vraie pitié : Pauvre garçon ! je ne sais si ma fille se résignerait à l’épouser. Bonnes gens, gardez vos phrases et gardez aussi Mademoiselle votre fille. Il se trouvera bien, pour lui donner progéniture et l’eni vrer de beauté, quelqu’un qui aura vendu quelque chose pendant la guerre. Il n’en manque pas, Dieu merci, de gens qui étaient vilains comme tout le 1er août 1914 et sont devenus charmants à force de vendre du...

À propos

La Greffe générale, ou l'« organe des blessés de la face », était un journal rédigé par des patients de l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris pendant la Première Guerre mondiale. Ce journal éphémère, dont huit numéros existent, parut entre décembre 1917 et juillet 1918.

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Données de classification
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