Extrait du journal

Je l'ai vu, l'autre après-midi, sur le quai, près de l'Hôtel de Ville, qui prenait compassion à 'l'infortune d'un pauvre theval tombé entre les brancards et qui tournait vers M. le préfet un œil plein d'infinie désespérance. De ses mains g-antées beurre frais, — probable souvenir de son prédécesseur M. Andrieux, ►— M. Raux déboucla une agrafe et glissa, sur le front du noble coursier la plus touchante des caresses. Mon âme fut saisie d'admiration à la vue d'un si grand personnage daignant se pencher sur un dernier membre actif de la Société protectrice: des animaux ; j'allais lui exprimer mes sentiments, quand un agent, qui me considérait avec méfiance depuis quelques minutes, s'interposa entre son chef et mes intentions et m'engagea à circuler. Ce que je fis, redoutant la police et craignant tout démêlé avec elle. Ainsi, je n'ai pu dire à M. le préfet l'hommage qui lui était dû pour sa bonté. Je trouve, aujourd'hui, l'occasion de lui faire tenir mes respects, puisqu'il vient de donner aux humbles un nouveau témoignage de sa paternelle sollicitude....