Extrait du journal

a pu s'assurer de pareils crédits en francs. Personne ne paraît, jusqu'à présent, avoir essayé de le savoir. C'est pourtant u. secret de polichinelle. Ces crédits ont été très imprudemment ouverts à la finance internationale par des banques françaises qui ont spéculé, de bonne foi peut-être, sur la hausse du franc. Au lieu de se contenter de la commission ou de la marge usuelle qu'offre une opération de change entre le client et la banque, et qui devrait normalement être couverte immédiatement, la plupart des banques espérant retirer un bénéfice supplémentaire ne se sont pas couvertes. Elles ont demandé à leurs correspondants à l'étranger de leur accorder, pour leurs besoins, des crédits en livres sterling ou dollars, en leur offrant la réciprocité, pour l'équivalent de crédit en francs. Les banaues étrangères ont pu, ainsi, disposer de sommes considérables en francs qu'elles ont jetés sur le marché au moment le plus défavorable, provoquant ainsi une baisse sur le franc. A chaque baisse, de nouveaux francs devenaient disponibles pour eux à Paris, puisque au taux du jour le découvert en livres sterling ou dollars accordé aux banques françaises représentait, après chaque baisse, un chiffre supérieur en francs. En spéculant ainsi sur la hausse du franc, ces banques françaises ont fait autant de mal à leur pays qu'en spéculant à la baisse ; leur rôle était de ne prendre aucune position et de garder l'initiative de la vente des francs français sur les marchés étrangers....