Extrait du journal

En revanche, nous avons le devoir de juger la remise même de cette note, et surtout l'instant de cette remise. - Que si, au moment où l'Allemagne victorieuse, après avoir, au mépris de tout droit, viülé la neutralité de la Belgique et martyrisé cette généreuse et petite nation catholique entre toutes, croyait pouvoir faire bon marché de la résistance de la France, alors que l'armée anglaise n'était encore qu'une méprisable petite armée, le pape fût intervenu pour arrêter le développement de cette guerre effroyable et barbare, on aurait pu croire qu'il agissait véritablement dans l'intérêt de la !paix. Mais une intervention, qui se produit à ce tournant de la lutte, où les forces de l'Entente, accrues par celles des Etats-Unis, deviennent formidables, el où les coalisés, renonçant à tout espoir de victoire, âne peuvent trouver leur salut que dans une paix immédiate et boiteuse, ne saurait avoir pour but que de sauver ces derniers ; et personne chez les Alliés ne saurait s'y tromper, pas même ceux q:ui, révoltés au fond du coeur, devront affecter de croire le contraire. Le pape impassible, quand les coalisés triomphaient, et jetant aujourd'hui sa note dans la bataille dans l'espoir de la faire finir, est semblable à ces arbitres partiaux, qui, dans les tournois, mettaient lin au combat, quand le chevalier qu'ils préféraient râlait sous le genou de son vainqueur. -...