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La Libre Parole, 11 août 1899

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La Libre Parole
11 août 1899


Extrait du journal

J’ignore le nom de l’individu qui ad ministre à l’heure actuelle le départe ment du Puy-de-Dôme. La situation de préfet est, par le temps qui court, si peu stable, les gouvernements qui se succè dent font une telle consommation de ces mercantis, qu’il est impossible de s’y re connaître. Peu m’importe, d’ailleurs, le nom du personnage en question, mais ce que je sais bien, c’est que si le fait rap porté par le Petit Journal de ce matin est exact, le préfet du Puy-de-Dôme est un misérable, et le ministre de l’intérieur qui lui permet de commettre ses infamies en est un autre. Qu’on en juge et qu’on dise si l’indignation que je ressens est exagérée. Un maire républicain, M. Bartin, maire de Fiat, avait, le IA juillet, organisé un banquet, et l’heure des toasts arrivée, le brave maire prononçait l’allocution sui vante : Messieurs, je lève mon verre à la Répu blique française, au conseil municipal, aux nombreux amis qui ont bien voulu s’unir à nous en ce banquet fraternel. Aujourd’hui V* juillet, le commandant Marchand a défilé à Paris à la tête de cette poignée de braves qui ont fait flotter nos couleurs nationales sur les murs de Fachoda. Messieurs, le commandant Marchand est un héros dont le nom doit être cité en exemple à vos fils. Il est enfant du peuple, fils d’un menui sier, un de ces hommes dont le nom est immortalisé. Messieurs, disons tous en semble : « Vive la France ! Vive la Répu blique I Vive l’armée ! Vive Marchand 1 » Une canaille dreyfusarde de Fiat dé nonça M. Bartin et l’accusa d’avoir crié « a bas la République ! ». Une enquête l'ut ouverte par ordre du préfet. Elle dé montra que l’accusation portée contre M. Bartin était absolument fausse; que le maire de Fiat n’avait poussé aucun cri séditieux; qne son discours était bien celui que nous venons de prononcer, c’està-dire le discours d’un bon Français. Que devait faire le préfet ? Livrer aux tribunaux le drôle qui avait lancé contre l’honorable M. Bartin cette dénoncia tion calomnieuse. Le valet de Waldeck s’en garda bien, mais, en revanche, il suspendit M. Bartin de ses fonctions de maire pour un mois î Et, naturellement, le ministre de l’intérieur approuve cette mesure, peut-être même va-t-il tripler la dose, ou changer la suspension en ré vocation. On croit rêver! Voilà un homme, un maire, qui: après avoir fait acclamer le gouvernement de son pays, rend hom mage à ceux qu’il appelle si justement « une poignée de braves ». Il donne en exemple à ceux qui l’écoutent ce fils du peuple, ce commandant Marchand qui vient, lui, de faire réellement à son pays u l’aumône d’un peu de gloire. ». Il rap pelle la superbe odyssée de Marchand et de ses héroïques compagnons, et à cette époque où notre armée est chaque jour traînée dans la boue par une bande de drôles soudoyés par l’Allemagne et l'An gleterre, il pousse les cris réconfortants de : « Vive l’armée! » et de ; « Vive Mar chand! » Et c’est pour cela qu’il est frappé. C’est un cri séditieux que de crier ; « Vive l’Armée ! » c’est un cri séditieux que de crier : « Vive Marchand ! ». Quelle honte,...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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