Extrait du journal

Je n’ai pas eu plus de succès chez le général Gonse. Après plusieurs visites in fructueuses, je me suis croisé, à sa porte, avec le général. Celui-ci tient à la main un journal du soir. Coup de chapeau. Je me présente. Le diable aurait surgi subitement devant le général que le visage de celui-ci n’au rait pas traduit une plus vive émotion. J’ai vu tout de suite que la conversation n’allait pas être longue. Le général avait à peine entendu l’objet de ma visite qu’il s’écriait :. « Non 1 non ! Je vous en prie. Je n’ai rien à dire . » J’insiste et je fais observer au général que l'arrêt qui vient d’être rendu doit lui suggérer des réflexions des plus graves. — Je vous en prie, monsieur, n’insistez pas. Je ne puis vous recevoir en ce mo ment. Et, d’ailleurs, je n’ai pas encore pris connaissance de l’arrêt de la Cour. » — Néanmoins, c'est la cassation sans ren voi, vous le savez ? — Eh bien, l’arrêt est rendu. Je n’ai rien de plus à dire. Et le général Gonse s’en va à reculons, en étendant les bras vers moi, comme s’il craignait une aggression....