Extrait du journal

C’est aujourd’hui que la réunion plénière des gauches doit examiner, sous les aus pices du père Combes, l’orthodoxie radicale des candidats à la Présidence et donner l’in vestiture au radical le plus pur. Au lendemain de l’excommunication pro noncée par le pontife du radicalisme, puis maladroitement retirée par ses acolytes contre tous les républicains non radicaux, et pour aider, dans leur examen et dans leur choix, les participants à la réunion plé nière, il nous a paru intéressant d’emprun ter au père Combes lui-même la définition des candidatures radicales. Cette définition est un peu ancienne, sans doute, mais déjà M. Combes était sénateur, il avait dépassé la cinquantaine. C’est un âge où on est capable d’apprécier les hom mes et les choses et de fixer ses opinions politiques. Seulement, à cette époque, M. Combes n’é tait pas encore chef de bande, et il s’ex primait avec une spontanéité pleine de franchise, comme on peut en juger par la lettre suivante, qu’il adressait du Sénat même à un préfet et dont nous avons sous les yeux l’original. Nous en reproduisons plus loin, en fac-similé, les premières lignes et la signature, afin que l’authenticité de ce document inédit ne puisse être contestée....