Extrait du journal

acharnement la ferraille tordue, les pou tres fumantes, qui sentent, hélas ! la chair grillée. La vision est horrible, l’odeur qui se dé gage insupportable et cependant héroïque ment supportée par ceux qui n’ont qu’un but : arracher à l’incendie les victimes, mortes ou vivantes ! Mais ce n’est que des lambeaux lamentables que l’on découvre à chaque instant > 8 heures du malin. Des curieux et les parents des morts ar rivent maintenant. C’est un long gémisse ment qui s’échappe des poitrines oppres sées de ces êtres désolés ! La douleur de M. Maurice Denys, un vieillard rescapé, fait peine à voir. « J’étais descendu du train tamponné, nous dit-il en pleurant, et je me promenais sur le quai en fumant un cigare. Soudain, un cri affreux retentit. C’est l’exipress qui se précipite sur nous ! Un choc épouvanta ble se produit ; je reçois sur la tète un mor ceau de bois qui me renverse, et quand je recouvre mes sens, simplement blessé au front, je reste stupéfait devant ce chaos qui commence à brûler et d’où s’échappent des cris d'effroi ! Je suis comme fou ; je cher che en vain ma femme, elle est sous les dé combres ! Depuis hier, j'attends que l’on découvre son cadavre, car je n’ai plus au cun espoir ! n 10 heures du matin. Les travaux de sauvetage se poursuivent toujours. Les restes des voitures sont déposés sur les trottoirs et l’on y découvre, tantôt une robe de bébé, tantôt un parapluie ou une canne. Mais de cadavres, point 1 Des débris humains sans forme. Cinq troncs sont ensuite découverts sous le tender, que l’on a soulevé. On ne voit ni têtes ni jambes ; parfois, un soulier, par» fois un morceau d’étoffe déchirée et brûlée. Dans une pelletée de cendres, on trouve, toujours sous le tender, la tête mutilée e< carbonisée d’un enfant Puis c’est une ten*...