Extrait du journal

Le concert commence, à trois heures précises, par l’exécution de la Marseillaise et de VIlijtnne russe. Après chaque morceau, les applaudissements éclatent, et des acclamations retentissent à l’adresse de l’habile chef d’orchestre et des solistes. Le concert se termine par l'exécution d’une ma zurka des plus originales, ayant pour titre : Mada gascar. Au moment où M. Farigoul salue une dernière fois la foule, un groupe lui offre une magnifique gerbe de fleurs naturelles ; c’est une délégation des musiciens de la garde républicaine qui ont tenu à donner cette preuve de camaraderie à leurs collè gues brestois. Un lunch, servi dans l’Opéra même, a terminé cette petite cérémonie artistique qui a permis aux Parisiens d’apprécier le talent des musiciens de la flotte. On sait, en effet, que la musique de la flotte de Brest est une de nos meilleures musiques mili taires, et sa réputation ne date pas d’aujourd’hui ; sous l’Empire, son chef, M. Léon Chic, « le père Chic », comme on l’appelle toujours à Brest, l’a conduite bien des lois aux réceptions des Tuileries ; on sait également que le chef actuel de la garde, M. Parés, est l’ancien chef de la musique des équi pages de Toulon. Encore les Parisiens n’ont-ils pu applaudir hier qu’une partie de la musique de Brest ; soixante musiciens seulement sont; en effet, venus à Paris, alors que la musique comprend une centaine d’exé cutants. Les musiciens de la flotte repartent pour Brest ce matin, i huit heures. Notre compatriote et confrère René de Cuers, à qui revient l’initiative de la fête musicale d’hier, a été bien récompensé par les ovations que les Pari siens n’ont pas ménagées à la musique de la flotte de Brest. — Hervé Breton....