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La Libre Parole, 30 août 1895

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La Libre Parole
30 août 1895


Extrait du journal

Yves Guyot qui est à Berne, parait-il, adresse à sou journal une dépêche où après avoir dit que j’ai essayé de l’inju rier, il met Drumont au défi « d’opérer lui-mème ». Si le directeur de La Libre Parole le faisait, Yves Guyot nous affirme qu’il serait le lendemain matin à Paris. J’avais bien dit que Je frère Yves nous serait reconnaissant de la réclame faite par nous à sa prose. Aussi, parlant de la reproduction de son article, il dit : « Très bien ». C’est poli et juste. Mais, quand il dit que j’ai essayé de l’injurier, Yves Guyot se vante. 11 est des gens qu’on ne peut plus injurier : l’ancien ministre flétri par la cour des comptes est de ce nombre. Je n’ai donc point tenté l’impossible. J’ai administré en passant un coup de pied à cette vieille loque, et voilà tout." Hausser les épaules est assurément plus facile et moins dangereux que de mettre quelque chose au bout du bras. Je ne m’attendais point d’ailleurs à une autre attitude de la part d’Yves Guyot que je sais tout prêt à avaler les crapauds par douzaine. Mais, où ce pauvre hère se montre par trop inconscient, c’est quand il demande que le directeur de La Libre Parole se salisse en l’étrillant. M. Drumont a d’au tres chats à fouetter. C’est là, d’ailleurs, une idée fixe chez ce voyageur inconscient. Quand on l’attaque dans La Libre Parole ou dans la Petite République, il défie Drumont et Millerand, et leur crie : « Osez donc parler de moi. » A ce jeu-là il ne risque rien : De minimis non curât..., disent avec raison Drumont et Millerand. Cette tactique, prudente assurément, doit être singulièrement désagréable pour nos confrères du Siècle. Yves Guyot émet la prétention de ne répondre qu’à des di recteurs de journaux. Comment alors permet-il à MM. Noury, Dombasle et au tres d’attaquer ces mêmes directeurs de journaux ? C’est une fichue situation que celle qui est faite, grâce à cette théorie-là, aux rédacteurs du Siècle. J’y connais des confrères qui sont des écri vains et des gens de cœur, et je ne puis m’expliquer l’attitude qu’ils gardent en cette circonstance. Personnellement je me moque du haussement d’épaules que mes articles^roduisent chez Yves Guyot, mais puisque tous les articles signés par des écrivains qui ne sont pas directeurs de journaux lui produisent le môme effet, je me demande ce qu’il pense de ses collabo rateurs ? Ou mieux,ce n’est pas à lui que je le demande, mais aux rédacteurs du Siè cle. Voyons, mes confrères, qu’en pensezvous ? En terminant, Tbves Guyot nous an nonce qu’il serait «h» lendemain à Paris ». Allons donc, mon vieux petit employé, c’était bon quand vous voyagiez en rapide, et quand chaque déplacement vous rap portait vingt-cinq louis. Aujourd’hui vous allez moins vite, je gage, et dans le cas qui nous occupe, vous iriez d’autant plus lentement qu’au lieu de toucher à l’arrivée, ce qui faisait jadis votre joie, vous craindriez d’être touché, ce qui vous a toujours fait peur. Ad. Papillaud....

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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