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La Libre Parole, 7 mai 1898

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La Libre Parole
7 mai 1898


Extrait du journal

Citoyens, Vous savez quel est le caractère de ma candidature. C’est, avant tout, une candidature le protestation. C’est une candidature de protesta tion contre un gouverneur qui a perdu tout sens moral et qui, à la fin du xixc siècle, veut gouverner Alger comme on le gouvernait au temps des Deys. C’est une candidature de protesta tion contre un régime abominable qui a arrêté des milliers de citoyens, des pères de famille qui nourrissaient les leurs de leur travail et qui les a entassés dans cette prison de Barberousse où le typhus vient d’éclater. C’est une candidature de protesta tion contre l’impudence des Juifs qui, se sentant perdus et écrasés sous la réprobation publique, rêvent, à l’aide de moyens ignobles et grâce à l’appui du Gouvernement, de vous mettre encore une fois sous leurs pieds. Ce que je suis, vous le savez. Je suis l’homme qui, depuis douze ans, sert de cible vivante aux insultes et aux calomnies de la Juiverie. Ce que j’ai fait, vous le savez. A l’heure où les Juifs se croyaient ar rivés à leur but et rêvaient de faire de la France et de l’Algérie une nouvelle Terre promise où les Français auraient travaillé pour les Hébreux, je me suis dressé devant le Veau d’or et j’ai poussé le premier le cri libérateur : « A bas les Juifs !... » Ce que je ferai vous le savez en core. A la différence de la plupart des hommes politiques, j’ai fait d’avance ce que les candidats promettent de faire au moment des élections. La Libre Parole a été une tribune ouverte, où tous les opprimés, tous les persécutés, toutes les victimes de l’exploitation juive ont pu venir pro tester et se défendre. J’ai réclamé pour nos cultivateurs le droit de vivre heureux, eux et les leurs, de leur rude travail, au lieu d’être à la merci de tous les accapa reurs et de tous les agioteurs qui spé culent sur les blés. Presque seul dans la Presse, j'ai dé fendu, au moment du Congrès des Chemins de fer, les employés auxquels les Compagnies imposent des fatigues écrasantes en échange d’un salaire dérisoire. J’ai montré aux égoïstes et aux indifférents que, dans leur inté rêt même, ils devaient s’unir à nous pour exiger qu’on ne traitât pas comme des parias les hommes dévoués qui ont la vie de leurs semblables en tre leurs mains. J’ai dénoncé à l’indignation publi que les financiers cosmopolites qui réduisent à la misère et au désespoir les malheureux dépouillés de leurs économies par les razzias de la Haute Banque. Ce que j’ai fait dans le passé vous répond de ce que je ferai dans l’avenir. Je n’ignore point les questions algé riennes, comme mes adversaires le prétendent,puisque mon journal a été précisément le seul, dans la Presse pa risienne, à s’en occuper assidûment. Je compte néanmoins sur les hommes de dévouement et de cœur qui, dès mon arrivée ici, se sont groupés autour de moi, pour connaître mieux encore ce qui vous intéresse et ce qui vous touche. Je demanderai l’abrogation de ce néfaste décret Crémieux que le vieux coquin a profité des malheurs de la Patrie pour faire rendre presque clan destinement. Je demanderai l’organisation d’un Crédit Agricole qui profite aux colons et non à quelques politiciens sans scru pules, et une modification à cette loi sur les faillites qui sert d’instrument aux Juifs pour s’enrichir aux dépens des autres. Je réclamerai aussi des modifica tions à ces tarifs de transport et à ces droits exorbitants sur la distillerie qui vous mettent hors d’état, non seule ment de résister à la concurrence étrangère, mais de marcher de pair...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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