Extrait du journal

Les crèches ont donc pour objet essentiel de remplacer la mère auprès de son enfant, pendant le temps où celle-ci est obligée de s’éloigner de son foyer. On évite ainsi de voir le lien maternel se détendre, et la famille se désorganiser peu à peu. Ce n’est plus un procédé commode permettant à la mère de se débarrasser momentanément de son enfant pour avoir sa liberté d’allées et venues, mais bien un moyen pour elle de le mettre en sûreté pendant ses heures de travail. Ces termes, qui figurent dans l’art. 1° du décret du 2 mai 1897, sont placés ici pour bien préciser la raison d’être des crèches ; mais le principe qu’ils posent doit être interprété largement. On ne saurait refuser le bénéfice de la crèche à une femme qui ne travaille pas : il peut arriver qu’une mère de famille manque momentanément d’ouvrage, qu’elle-même ou son mari ou un autre de ses enfants soient malades. Tous ces alités, loin de pouvoir servir de prétexte à l’éloignement des enfants de la crèche, ne seraient qu’une raison de plus en faveur de leur admission. On ne doit pas non plus songer à exclure des crèches, les enfants dont la mère travaille à domicile. Il se peut, en effet, qu’elle y manie des substances toxiques susceptibles d’altérer la santé des petits. Ce cas est d’ailleurs visé par la Circulaire Ministérielle du 6 décembre 1923....