Extrait du journal

Les œuvres qui ont pour but la rééducation professionnelle des mutilés sont nombreuses; il en existe dans la plupart des grandes villes de France; es unes sont officielles, des autres privées ; elles ont, en général, des directeurs dont le dévouement égale l’expérience, et qui se consacrent à ceux qui souffrent. Comme je vous le disais la semaine dernière, l’école des mutilés de Lyon est la première en date ; Bourges, Montpellier, Bordeaux sont venues ensuite ; à Paris, nous en comptons plusieurs qui fonctionnent admirablement et qui rendent de grands services à ceux qui ont si largement payé leur dette à la Patrie. Les métiers qu’on enseigne aux blessés, les professions qu’on s’efforce de leur rendre accessibles sont très variés; avant de les diriger dans une carrière quelconque, on étudie leurs aptitudes, et souvent il est utile que le mutilé commence par une soule de rééducation physique. Songez qu’il est resté de longs mois sur son lit d’hôpital, qu’il y a cruellement souffert; qu’il a passé des semaines dans une inaction complète, et que tout travail, toute application même lui e§l un effort; cet état moral est encore aggravé par une sorte d’inaptitude physique ; certaines articulations, laissées dans une immobilité complète, sont ankylosées; elles refusent tout service; il faut enseigner au mutilé à les faire fonctionner de nouveau....