Extrait du journal

» Lundi, M. de Sèze est venu nous prendre pour aller chez le roi. Nous avons été introduites avec la plus grand# cérémonie, mais quand la porte de l’ap partement a été ouverte et que nous avons vu ce bon roi. ce bon père, je me suis précipitée vers lui les bras levés en lui disant ; « Ah i le cher homme... Sine» » excusez î » M. de Sèze avait l’air d’avoir joué un mauvais tour à Chateaubriand. Il expli qua son intervention dans les Débats en citant la lettre du général d’Autichamp. Chateaybriand répliqua an publiant la lettre d’Edmond Géraud, le priant, au nom des dames de Bordeaux, de « prêter à la démarche l’appui de son nom. » Il ajoutait galamment : « Le défenseur de Louis XVI ne peut avoir aucun tort en vers moi. » « Cependant, M. de Sèze ne sc tint pas pour battu et. dans une nouvelle lettre, allégua qu’il avait offert à Chateaubriand de se joindre à la présentation. Cette fois, l’auteur de « René » s’efforça de mettre les points sur les i • « Si les dames de Bordeaux ont écrit qu’elles m avaient choisi pour leur inter prète, si elles l’ont dit au roi, sj elles ont déposé le berceau chez moi, si j’ai eu quelque peine à les empêcher de repar tir pour Bordeaux sans remplir leur mis sion, parce qu’elles s’obstinaient à me vouloir pour guide, je suis désolé que tou tes ces choses contrarient M. le comte de Sèze ; mais que puis-je y faire et pourquoi s’en prendre à moi ? Les dames de Bordeaux peuvent seules expliquer la lettre de M. le comte d’Autichamp. » L’incident tournait à la farce... On en reste là. Quelques années plus lard, M. de Sèze mourait. Sa famille prouva qu’elle? ne tenait point rigueur à Chateaubriand, car elle le chargea de prononcer sOq éloge à la Chambre des Pairs....