Extrait du journal

émoluments de sa place qu’à force d’ins tances et de démarches ia jeune femme avait fait augmenter de cent francs par mois. Certes, ce n’était pas la richesse, mais du moins ils avaient monté de plusieurs degrés dans l’échelle sociale. L’ère de» prospérités commençait pour eux. La naissance de leur seconde fille mit le comble au bonheur de Jean Redon pour qui sa femme était toujours l’ange immaculé qu’il adorait avec une passion croissante. Paris avait perfectionné l’idole; il avait mis le sceau à l’étrange beauté dont la nature l'avait dotée, mai* qui devait être affinée, mise au point, entourée du cadre et du milieu nécessaires à toute œuvre d’art... Leur existence devint presque luxueuse. Quand le sous-chei s'étonnait qu'avec des ressources aussi limitées la jeune femme pût faire face à tout, elle lui don nait des explications spécieuses et ajou tait avec un sourire qui "enivrait : «—Ne té mêle, pas de nos affaires. Elles, tne regardent. Tu deviendras chef de bu reau et je rembourserai mon père. Le bon capitaine Tonnelier servait, à son insu, de banquier à cette association conjugale. A la vérité, il avait donné à sa Thérèse jusqu’à son damier sou. Les choses en étaient là lorsque la let tre anonyme tomba comme une bombe eur la sécurité de ce mari aveuglé par son amour. < Le. dîner fut court et presque silen cieux. Il y avait un malheur dan* l'air; une gêne pesait sur le père, la mère et li*s deux adorables fillette» réuni» autour de la table ronde d.ans uae salle à man ger disposée avec goût L’appartement des Redon n'avait rien de somptueux, mais il était confortable z t...