Extrait du journal

Un autre caractère rassurant du budget qui vient d’être voté est qu’il ne grève pas l’avenir et n’augmentera pas le fardeau de la dette. Sans doute, il n’a pas pu pourvoir au paiement des obligations à court terme venant à échéance; mais ces obligations ' correspondent à des dépenses faites les années précédentes, et ne constituent pas une charge propre de l’exercice 1896. Ce n’est pas une dette nouvelle, c’est une dette ancienne qu’on n’amortit point. D’autre part, s’il est vrai que les dépenses hors budget atteignent encore un chiffre élevé, l’augmentation de dette qui en ré sulte se trouve plus que compensée par les divers amortissements directs qui fonctionnent au budget et par l’amortisse ment indirect résultant dos garanties d’in térêts. On sait que celles-ci constituent de simples avances remboursables. 11 est malheureusement à craindre que l’Etat ne rentre pas dans toutes ses avances. Mais, pour la part qui sera remboursée, il y a la création d’un actif qui doit être compté en déduction du passif ; en réalité, un vérita ble amortissement. En résumé, le budget de 1896 se présente sous des apparences modestes. Il ne con tient ni réformes importantes, ni modifica tions profondes dans notre organisation financière. Mais il est prudemment établi. S’il n’améliore pas sensiblement la situa tion, du moins il ne la compromet pas. Adrien BASTID....