Extrait du journal

M. Gazai. On ne veut plus de lui dans la Clialosse. — Jamais ici ! s’indigna Bruno. — Tu u’es pas le maître, répliqua Jeanne. D’abord, tu n’auras à te mêler de rien... Sais-tu, nous avons promis de gar derie secret. — C’est vrai. Nous sommes honnêtes, je ne veux pas que notre secret soit révélé, surtout à mon père. Adrien parlait déjà avec une sorte de domination. Bruno frémit. Il ne sut que répondre, dans son agitation de corps et d’âme, et il se contentait de soupirer, de gémir, comme un innocent. — C'est la première fois, observa Adrien, que je demanderai un service à ma tante... Elle intercédera auprès de mon père. Un pauvre homme, allez, ce Balaruc !... Père Bruno, ne vous désolez pas pour votre maître. Il saura toujours se tirer d’embar ras. Cela nous portera bonheur, à Jeanne et à moi, d’accomplir le bien. — Quels enfants vous êtes! s’écria Bruno, désormais incapable do contenir sa colère. Je vous demande un peu si on fait du bien à des étrangers, *à des Balaruc !... Est-ce que le jour de votre noce vous lancerez des dragées aux cochons de la ferme ? Non ! Il y a des bêtes qui ne méritent que des ordures ! Les amoureux pouffèrent de rire, très amusés de la fureur du fermier, qui s’atta chait si jalousement à la prospérité et à la paix du château. — D’ailleurs, dit Adrien, le mystère qui entoure cet homme m’intrigue. Balaruc me parait prendre beaucoup d’importance, je veux savoir pourquoi....