Extrait du journal

COURRIER DU JOUR Le Journal officiel publie le texte de deux cir culaires, l’une du ministre de la justice,‘l’autre du ministre de l’intérieur. La première con cerne les jeunes magistrats avides d’avance ment et qui déploient toute leur ardeur à sol liciter des postes importants où ils puissent se distinguer. Le garde des sceaux leur répond : « Travaillez. » En dehors de leurs fonctions, ii les invite à étudier la législation de leur pays et celle des pays étrangers et à publier le ré sultat de leurs recherches : ils pourront ainsi con quérir des titres à l’avancement et en même temps soutenir — le garde des sceaux eût pu dire et a peut-être pensé relaver — l’ancienne réputation de la magistrature française. La cir culaire annonce la création au ministère de la justice d’un comité composé de magistrats membres de l’Institut, avec mission spéciale d’examiner tous les travaux, imprimés ou ma nuscrits, qui lui seront adressés et d’en dresser un rapport au ministre. L’empire avait intro duit dans le recrutement de la magistrature des traditions détestables : la faveur et l’intri gue faisait-nt seules arriver les hommes qui s’inclinaient le plus bas devant le pouvoir. Au jourd’hui nous savons plus d’un magistrat, jeune ou vieux, qui croit pouvoir invoquer comme un titre à l’avancement un dévoue ment, d’autant plus vif qu’il est plus récent, aux institutions républicaines. « Je voudrais, dit l’excellente circulaire de M. Dufaure, que tous les jeunes gens qui forment la milice de nos parquets, ou qui sont l’espérance de la ma gistrature assise, comprissent que le travail doit être de plus en plus la règle de la vie des magistrats; que dans une société qui se renouvelle comme la nôtre la considération publique ne s’attache, qu’au mérite et aux services rendus. » Nous applaudissons sans réserva à ce langage : puisse-t-il être entendu et compris de tous 1 La circulaire du ministre de l’intérieur a trait au recensement de la population. On sait qu’il se fait tous les cinq ans; le dernier a eu lieu en 1872, en retard d’une année, les évé nements n’ayant pas permis de l’opérer en 1871. Le ministre, cédant à < d’instantes dé marches, > dispose que le recensement aura lieu dans le courant de cette année, au lieu...