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La Petite Gironde, 5 avril 1907

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La Petite Gironde
5 avril 1907


Extrait du journal

remontes, qui sont là, l'une pour fabriquer les outils, l'autre, pour les acheter, suivis sent le mouvement ; c'est ce qu’elles ont fait, et bien que leurs systèmes, dépôts de transition, primes de majoration ou de con servation, petits concours de selle, etc., ne soient pas le critérium de la perfection, il n'en est pas moins certain que la qualité du cheval d’armes s’est sensiblement élevée depuis quelques années. En tout cas, un point essentiel est admis sans conteste : c'est la nécessité d’une nota ble dose de sang pur, anglais, arabe ou an glo-arabe, pour le cheval de guerre. Mais à partir de ce point, on bifurque ; une école préconise uniquement le croisement de l’é talon pur-sang anglais avec la jument de demi-sang ; une autre soutient que le croi sement inverse, l'étalon de demi-sang avec la poulinière de pur sang, doit donner des résultats tout aussi satisfaisants. Les polé miques surgissent, nombreuses et animées, et le terrain de bataille est généralement le dos de l’administration des haras ; d'après les uns, le demi-sang, le trotteur surtout, fût-il accouplé avec une parfaite jument de pur sang, ne peut donner que de déplora bles chevaux de guerre ; au dire drs autres, les étalons de pur sang anglais employés aux croisements, ceux de l'Etat comme ceux des particuliers, sont « des non-valeur, des animaux de rebut et des dégénérés ». D'au tres enfin étalent des recettes infaillibles ; j’ai lu celle-ci je ne sais où : <« Prenez un fort cheval de pur sang anglais, genre hunter ; unissez le à une jument de chasse quel conque, et vous avez un produit de premier ordre. L'Angleterre et l’Irlande n’opèrent pas autrement, et c'est de là que sortent les meilleurs chevaux du monde. » Le donneur de recettes n'ajoute pas, et il a tort : « y com pris ceux qu’elles achètent poulains chez nous. » La morale à tirer de toutes ces méthodes et avis divers, c’est que partout on néglige d'éclairer la lanterne ; on ne parle que de la production rudimentaire, du lingot brut : on oublie la moitié de l’opération, le façon nage, c’est-à-dire l’élevage et l’éducation. SPECTATOR....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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