Extrait du journal

DISCIPLINE! L’imminente transformation de la justice maritime appelle naturellement l’attention sur le problème de la discipline navale. Il y a eu une crise, cela n'est pas contestable, dont le caractère fut celui-ci : les matelots furent amenés à croire qu'on leur donnerait toujours raison en cas de conflit avec leurs officiers, et ces officiers purent avoir l’im pression qu’aucune autorité ne couvrirait la leur en cas de difficulté. En même temps, de» incidents tumultueux sc déroulaient dans les arsenaux ; les préfets maritimes, publiquement bafoués, avaient vu les agita teur» venir les nargue» jusque dans leurs oureaux, et aucune sanction n’était intervenue, si ce n’est le déplacement des chefs cons pués. Personne, je pense, n’a sincèrement cru qu’il entrât dans la tactique de M. Peiletan do développer un esprit de révolte dont il fut le premier à ressentir les incon vénients; mais il eut certainement la fai blesse de ne pas empêcher qu’on sc servit de son nom pour encourager l’indiscipline. L’arrivée de M. Thomson aux affaires a marqué la fin de cette crise. Cependant, elle a laissé des traces profondes. Nous avons insisté, au moment même où il était le plus légitime d être inquiet, sur l'esprit foncièrement droit et dévoué de nos équipages et sur la solidité des liens qui les unissaient à leurs états-majors. C’est là une garantie durable. Mais une discipline qui ne reposerait que sur le bon vouloir mutuel e-t l’indulgence serait condamnée à s’altérer rapidement. Or, depuis la crise, l’autorité...