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La Petite Gironde, 9 mai 1907

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La Petite Gironde
9 mai 1907


Extrait du journal

té n’aurait pas de bornes; vos paroles m’ont rendu de folles espérances, et" j’ai eu la faiblesse de croire que mon infa mie n’existait plus, puisque d’un sourire de vos lèvres et d’une caresse de vos mains vous aviez daigné l’effacer 1 Libre encore, vous pouvez disposer de votre avenir et du mien, .le n’ose vous dire jus qu’où vont nies espérances ! Je crains de vous offenser et de proférer une sorte de blasphème I Il s’approcha de Madeleine et ajouta d’une voix frémissante : — Mai» une fatalité me pousse à me jeter à vos pieds et à vous laisser enten dre ce que Je n’ose prononcer qu’en trem blant, tant le sentiment de mon indignité m’écrase 1 Elevez jusqu'au sacrifice de vous-même la sublimité du pardon ! Don nez. à l’enfant que Dieu vous a rendue par mes mains le nom de son père I Couronnez par la plus Inespérée des récompenses une vie toute de repentir et de répara tion 1 Pensez que l'amour qui m'a perdu a été le seul de mon existence, que je n’ai jamais adoré que celle qui m'a fait cri minel, et qu’il n’y a pas dans mes veines une seule goutte de sang que je ne sois prêt à répandre sur un signe de vous ! » J’ai tout dit. Mon destin est entre vos mains ! Quoi que vous décidiez, je n’au rai pas un murmure, pas une pensée de révolte contre votre arrêt ! Il fallait que je vous disse ce que vous venez d’enten dre. C’est mon secret et nul autre ne le connaîtra. 11 m’étouffait 1... J’ai fini ! Mademoiselle d’ArvlIle était blanche comme une morte. Tout son sang refluait À son coeur. Elle n’avait pas fait un mou vement. Ce fut seulement lorsque la voix du général cessa de se faire entendre qu’elle revint de sa stupeur. Alors elle le va les yeux sur le visage de Jacques Fougeret. Il était Inondé de larmes. L’expression de ses traits vibrants de passion et de crainte était si saisissante,...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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