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La Petite République, 12 février 1894

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La Petite République
12 février 1894


Extrait du journal

autres pour la rue. C’est ainsi qu’aux recettes figurent 1,040,000 fr. pour la taxe de balayage, 900,000 fr. do droit de voirie, 1,900,000 fr. pour travaux divers, 1,566,000 fr. pour l’écoulement des matières à l’égout. Mais cela est une avance seulement ; nul n’ignore que cela passe sur les quittances, "de là sur les factures, et retombe, comme le reste, sur nos épaules à tous. La rue, en tant que moyen de circu lation, est à titre gratuit. Elle est à titre onéreux en tant qu’instrument de travail. Voici les principales recettes de la « rue professionnelle » : Les Compagnies concessionnaires paient pour l’usage du « dessous », comme disent les ingénieurs: le gaz, 200.000 fr.; l’électricité, 342,800 francs; l’Etat, pour ses tils, et il nous vole, 790.000 fr.;l’air comprimé, 866.180 fr.; elles donnent, pour l’occupation du « dessus » : stationnement de voitures, 3.700.000 fr.; d’omnibus, tramways, 2.095.000 fr.; des wagons de funicu laire, 53,500 fr.; pour emplacement des bureaux, 71,500 fr. Enfin, figurent aux recettes pour emplacements d’étalages, cafés, échoppes mobiles, etc., 900,000 francs. En résumé, la rue considérée avec toutes sesannexes, c’est-à-dire la voie pu blique, est socialisée pour une grande part, et elle marche rapidement à la socialisation définitive du reste. Quoi qu'il en soit, fixez votre pensée un instant sur cet outil merveilleux de la circulation parisienne, qui trans porte deux millions d’habitants, leur amène à domicile l’eau, la lumière, la force motrice, les nouvelles, la parole humaine, la santé, et les débarrasse des résidus de la vie. et supposez-vous ré veillés par le coup de coude brutal d’un chienlit du mardi gras, polluant le pavé, vous direz ensuite, si vous n’avez pas l’impression d’un outillage d’acier luisant mordu, à la surface, par la ta che de rouille, ou d’un corps vivant en vahi par quelque mauvaise affection do la peau : La rue heureusement a repris son allure. PAUL BROUSSE....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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