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La Petite République, 18 mai 1904

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La Petite République
18 mai 1904


Extrait du journal

républicains démocrates qu’elle aide de toute sa flamme éloquente. Elle écrit Deux lettres au Peuple, la préface des Bulle tins de la République, elle collabore à la Revue indépendante, à la Commune de Paris, elle fonde un journal, la Cause du Peuple, elle traduit l’œuvre de Mazzini, République et Royauté en Italie. Sa pro pagande est si active, si efficace dans le Berry,que les populations de cette province si lente à s’émouvoir tiennent presque la tôle du mouvement en France. Les prêtres et les hobereaux répandaient dans nos campagnes les calomnies les plus atroces sur George Sand qui n’en avait cure. Elle continuait son apostolat, sans jamais se décourager. « En province, écrivait-elle,on est communiste dès qu’on est républicain, el si par hasard on est républicain socia liste, oh ! alors, on boit du sang humain, on lue les petits enfants, ori bat sa femme, on est banqueroutier, ivrogne et on risque d’être assassiné au coin d'un bois par un paysan qui vous croit enragé, parce que son bourgeois ou son curé lui ont fait la leçon. » George Sand ne s’inquiétait point des menaces,et les rouges du Berry la pro tégeaient de leur affection. Son souvenir est très vivace encore dans nos villages, el des vieillards se rappellent que ce fut « la citoyenne Sand » qui leur apprit à aimer la République... ...Quand elle fui lasse, elle ne se voulu! pas reposer. Retirée à Nohant, elle répan dait lq bien aux alentours de sa demeure, elle consolait les grands enfants et elle amusait les petits... Elle vivait comme un sage, après avoir abattu plus que sa part de besogne humaine connue un franc et ar dent ouvrier. On va fêter à la Châtre aux premiers jours de Messidor, le centenaire de la « bonne dame » Ou iI n’y ail nul apparat dans ces cérémonies... mais qu’au son des vielles el des cornemuses, aigre comme la bise d’avril et ténu comme le murmure de nos ruisseaux, des jeunes filles et des jeu nes gars dansent autour de sa statue sou riante et pensive, ainsi qu’une guirlande de fraîche joie. Puis, au crépuscule si doux dans nos pays de plaines, qu’on dis pose sur le socle de son marbre — en ma riant la poésie et la pensée — l’églanline sauvage de nos buissons el l’écarlate co quelicot do nos champ*. LOUIS LUMET....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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