Extrait du journal

Une vive émotion règne depuis quarantehuit heures parmi les habitants du quartier des Grandes-Carrières. Une explosion formidable a retenti di manche soir, vers neuf heures, dans la rue Caulaincourt, dans les terrains situés au pied du Moulin de la Galette et appartenant à l'ancien maquis. La détonation, qui fut entendue à une très grande distance, égala en intensité celle d'un coup de canon. L'ébranlement déter miné par la commotion fut tel que le gaz s’éteignit dans plusieurs maisons et que de nombreuses vitres volèrent en éclats. Jusqu'ici les circonstances qui ont entouré cette explosion sont demeurées mysté rieuses et la préfecture de police garde, à ce sujet, le plus profond silence. Dans le quartier cependant, on raconte qu'un compagnon anarchiste habitait depuis longtemps une cabane du maquis et qu'il s'y livrait à des manipulations d'explosifs. Un des engins qu’il maniait ou chargeait au rait, par suite d'un accident, provoqué la terrible détonation que l'on a entendue. Sont-cc là de simples racontars ? Ou ces bruits sont-ils fondés ? Quoi qu’il en soit, nous croyons savoir que M. Fouquet, commissaire de police, chef de la brigade des recherches affectée spéciale ment à la recherche et à la surveillance des anarchistes,vient d'ouvrir une enquête. Plu sieurs agents de cette brigade procèdent en éè moment à des investigations pour établir les causes de l’explosion et retrouver l'indi vidu chez qui elle se serait oroduite....