PRÉCÉDENT

La Petite République, 20 novembre 1899

SUIVANT

URL invalide

La Petite République
20 novembre 1899


Extrait du journal

Ces sociétés sont pauvres, car elles n’exploitent ni la crédulité, ni la bien faisance, ni la misère. Les réactionnaires verront passer les groupes politiques, les associations d’enseignement populaire, fraternelle ment unis dans le même désir de faire des hommes conscients et libres, dos citoyens complets d’une République en perpétuelle création do science et de li ber té. Les capitalistes verront passer la force organisée du prolétariat dans ses nombreux syndicats, dans toutes ses formes de groupement contre la puis sance d’exploitation du travail. Et ils auront la vision qu’un monde nouveau est en marche pour la destruction des privilèges sociaux. Et tous ces ennemis du peuple labo rieux songeront avec un frisson d’hor rible espoir qu'heureusement la force de l’épée est entre leurs mains. Mais les plus clairvoyants d'en Ire eux ne pour ront garder cet espoir on voyant, dans nos rangs, tous ces jeunes gens qui, domain, seront appelés au régiment. Et ils se demanderont ce qu’il adviendra le jour où la baïonnette raisonnera l’ordre du sabre, et refusera de s’em ployer autrement que pour la défense nationale... Voilà la victoire à laquelle nous cou rons aujourd’hui, en toute allégresse, comme en toute sérénité. Plus nous se rons nombreux, plus elle sera complète. Si nous y sommes tous, la crainte même de nos ennemis sera dépassée. Et qui donc pourrait manquer à ce rendez-vous ! Qui donc pourrait se re fuser au devoir accompli en joie, à la française. Encore frémissants d’un com bat qui dura près de doux années, nous avons besoin de nous prouver à nousmêmes une victoire dont certains, par fois, désespérèrent. Quelle meilleure occasion que celle-ci de nous donner cette prouve vivante! Pas un des nôtres no manque à l’ap pel, et chacun de nous est intact, mal gré les coups furieux, souvent empoi sonnés, qui nous furent portés. Les partis de la réaction oseraient-ils passer une tollo revue ! Où donc iraient-ils chercher leurs chefs de file? Les uns, comme Esterhazy, ont fui la condam nation qui frappe les escrocs ; les autres, comme Déroulède, sont aux mains des juges; les autres, comme Mercier, es pèrent en tremblant une amnistie qui, leur évitant le bagne,lés ensevelira dans leur honte. Il y a moins d’un an, des bandes hurlantes assommaient en pleine rue quiconque osait se dire républicain, et nous étions au seuil d’une atroce guerre de races et de religions. Ces saturnales ont pris fin le jour où le peuple, aban donné du pouvoir républicain, s’est levé pour défendre la République. La jour née do Longchamp a marqué la fin de cette orgie. A cette date, nous avons cessé de glisser à l’abîme. Aujourd’hui, nous constaterons l’ef fort accompli. Notre nombre et notre discipline diront qu’après avoir cessé de reculer, la nation veut doubler à présent les étapes. Plus nous serons nombreux, plus nous serons organisés, mieux nous le dirons, et mieux nous serons entendus. Et l’ordre révolutionnaire régnera, effaçant jusqu’au souvenir du désordre réactionnaire. Vive la République ! EUGÈNE FOURRIÈRE LES...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

En savoir plus
Données de classification
  • déroulède
  • paul déroulède
  • cailly
  • sarah bernhardt
  • berthoulat
  • loubet
  • bariller
  • esterhazy
  • gérault-richard
  • dumonteil
  • réaumur
  • dalou
  • carpentras
  • paris
  • allemagne
  • bavière
  • thorigny
  • londres
  • berlin
  • france
  • la république
  • bastille
  • parti socialiste
  • vive la république
  • adam
  • république sociale
  • manitou
  • compagnie parisienne du gaz
  • bourse du travail
  • défense