Extrait du journal

On peut ajouter sans crainte d’erreur que la tête de M. Séraphin est l’une de celles où germe la plus grande somme d’idées néfastes qui puissent éclore dans une forte cervelle de bandit. 11 n’est guère d'hommes capables de riva liser avec lui pour l'invention de pièges, diausse-trâpes, guet-apens et embûches de toute sorte, froidement conçus, médi tés, préparés ou creusés dans le silence du cabinet. M. Séraphin a toujours sous le crâne une idée à exécuter et sous la main le dossier d'hommes faciles à acheter, capables de le comprendre et prêts à le servir. Le lendemain matin, dès six heures, M. Séraphin était debout. Le soleil n’avait pas encore évacué son alcùvc et l'aurore qui sous le ciel de Paris a rarement les doigts de rose, se montrait à peine pour l'annoncer. _ . Soigneusement rasé, M. Séraphin s'était posté dans son ample fauteuil de maroquin chocolat, en face d'un immense bureau chargé de papiers jaunissants rangés dans un ordre rigoureux. M. Séraphin est bien l’homme qu'il faut dans ce grand salon, entouré de cartons et de livres el qui donne une haute icrce de ses goûts de retraite et d'étude. On ne pouvait pas réver mieux dans ce cabinet sévère, garni de tableaux anciens et de gravures bibliques, d’une décence absolue» '...