Extrait du journal

cours de la manifestation ne fût cil rien entravé. Cette différence tient toute à nos di visions, pas encore assez effacées, et à noire manque d’organisation. C'est pour cela que nous n’avons pu encore ac quérir ni la liberté de manifestation ni même la liberté de réunion, comme le constataient cette semaine les journaux de la réaction racontant la célébration du 18 Mars et les tracasseries de la police. Chaque jour ces tracasseries, remises en vigueur par Casimir et Dupuy, deviennentplus intolérables.TantôLcommo Besset, un orateur est poursuivi parce qu’il fait remarquer l’indignité du gouvernement qui moucharde et provo que par ses policiers publics et secrets. Tantôt, comme à l'anniversaire de la Commune, comme au 1er Mai, les rares salles qu’on n’est pas parvenu à fermer sont ou interdites ou données à des con ditions de surveillance humiliantes, tan dis que la police et l’armée occupent la rue. Le capitalisme et la réaction gou vernementale complices annulent ainsi entièrement, avec le droit de réunion, le droit d’exercice du suffrage universel, qu’ils prétendent cependant encore la ! base de notre Constitution politique. ; Quant au droit non moins essentiel de i manifestation, il est nié, interdit; et | fan dernier au gS mai les socialistes ne ! pouvaient même manifester au cime tière de leurs morts, comme font pu cette année les socialistes de Vienne, le 13 mars, et les socialistes de Berlin, le 18 mars. Il est temps que le parti socialiste ré fléchisse à la situation qui lui est ainsi faite surtout par son défaut d’union et d’organisation, à son devoir envers le peuple qu’il veut mener au combat et qu’il ne peut encore aujourd’hui libre ment assembler ni dans une salie ni dans la rue. Sans le droit de réunion et de mani festation. le suffrage universel est un vain mot. faction ouvrière et populaire est impuissante ; et c’est au parti socia liste qu'il appartient de le conquérir. C’est son premier devoir. EDOUARD VAILLANT....